Sauvé in extremis de l’extinction. Cylindrocline lorencei, un arbuste endémique de l’île Maurice, avait disparu des milieux naturels dans les années 90, à cause de la déforestation et des espèces végétales invasives. Trente-cinq ans plus tard, la plante est finalement «réintroduite en nature» ce jeudi 4 juillet, se félicite le Conservatoire botanique national de Brest (CBN), à l’origine de l’opération. Le petit arbre au tronc laineux, aux feuilles duveteuses et aux cymes (groupes) de fleurs mauves, doit désormais se rétablir dans une zone protégée au sein de la réserve naturelle de Pétrin à Maurice. Une très bonne nouvelle, alors que la végétation originelle a perdu plus de 97 % de sa surface sur l’île, surnommée «l’île paradis», depuis sa découverte par des navigateurs portugais il y a 400 ans. L’arrivée des êtres humains avait aussi provoqué l’effondrement de la faune et conduit notamment à la disparition du célèbre dodo (sorte de pigeon de 25 kilos incapable de voler). «Cylindrocline lorencei, comme chaque espèce endémique, est le produit de millions d’années d’évolution insulaire et représente un patrimoine vivant unique et irremplaçable, explique Stéphane Buord, botaniste et directeur scientifique au CBN de Brest. Sa disparition est synonyme de l’appauvrissement de la biodiversité mondiale et de pertes de ressources potentielles.»
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Sa réintroduction est une véritable prouesse, rendue possible par l’alliance entre des