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Le Libé des animaux

Importation massive de cuisses de grenouilles : il y a de quoi bondir

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Leur consommation en Europe, notamment en France, condamne des dizaines de millions d’amphibiens sauvages à l’autre bout de la planète. L’ONG Robin des Bois dénonce l’impact écologique désastreux de ces importations.
L'écrasante majorité des grenouilles consommées en France n'ont rien de local. (Matthieu Berroneau/Matthieu BERRONEAU / Naturimages)
par Sarah Finger, correspondante à Montpellier
publié le 8 décembre 2023 à 9h25

Tous les articles du Libé des animaux, en kiosque les 8, 9 et 10 décembre, sont à lire ici.

Une spécialité bien française, réservée aux amateurs, aux gourmets et autres fines gueules… Sauf que l’écrasante majorité des grenouilles consommées en France n’ont rien de local : selon la Direction générale de l’alimentation, nous en importons en moyenne 2 820 tonnes par an, dont 2 620 tonnes en provenance d’Asie. Les cuisses congelées viennent d’Indonésie, du Vietnam ou d’Inde. Les cuisses réfrigérées sont expédiées de Turquie, d’Albanie ou bien de Belgique, qui les importe puis les revend. Des grenouilles vivantes arrivent même par la route depuis la Bulgarie, l’Albanie, l’Egypte…

«Les grenouilles sont protégées en Europe mais l’UE tolère que des millions soient capturées ailleurs dans la nature, explique Charlotte Nithart, porte-parole de l’ONG Robin des Bois. L’Europe importe ainsi plus de 4 000 tonnes de cuisses par an dont les trois quarts proviennent d’Indonésie. Dans les pays exportateurs, les populations d’espèces de grande taille, comme la grenouille de Java, s’effondrent les unes après les autres. De plus, leur disparition entraîne la pullulation d’insectes et donc le recours à des pesticides nocifs, comme ce fut le cas en Inde.» Ce n’est pas tout : selon Rob