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Interview

Invasion de ratons laveurs : «Il est tout à fait capable d’ouvrir une porte si elle n’est pas fermée à clé»

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Jean-François Maillard, spécialiste du dossier à l’Office français de la biodiversité, détaille les raisons de la prolifération de ces petits omnivores opportunistes, porteurs pour certains de vers intestinaux dangereux pour l’humain, dans plusieurs régions françaises.
Le raton laveur peut dénicher les œufs et les petits oiseaux dans leur nid. (Jacques Tenart/Naturimages)
publié le 10 juillet 2025 à 15h41

Avec sa petite bouille masquée et sa queue touffue annelée de noir, le raton laveur use de son charme naturel pour nous amadouer. L’animal, redoutable d’intelligence, a su creuser son sillon dans l’Hexagone. Depuis son introduction par des soldats américains dans les années 60, le petit mammifère étend son territoire au gré de ses évasions des zoos, raconte Jean-François Maillard, chargé de mission et de recherche sur les vertébrés exotiques envahissants terrestres à l’Office français de la biodiversité (OFB). Entre enjeux sanitaires, atteinte à la biodiversité et risques pour les cultures, le spécialiste fait le point pour Libé sur les menaces liées à l’expansion de cette espèce exotique envahissante, vierge de tout prédateur sur le continent.

Peut-on parler d’une invasion de ratons laveurs en France ces dernières années ?

Oui, l’espèce connaît une expansion dans l’Hexagone comme dans d’autres pays européens, à l’image de l’Allemagne où on en trouve désormais quasiment partout. On estime (mal) leur nombre à quelques dizaines de milliers chez nous. En Allemagne, où elle a été introduite dans les ann