C’est une ode riche et tendre à la fois, entre l’hommage à un ami d’enfance et le pamphlet politique. Dans son dernier ouvrage Révolution bambou, paru en mai (éditions des Equateurs), l’autrice et éditrice Jeanne Pham Tran brosse un portrait exhaustif du végétal surprenant, aux mille vertus. Elle l’a découvert enfant, puis au cours de ses études de littérature chinoise, et elle le côtoie de près depuis son emménagement en Thaïlande en 2021. La plante aux feuilles vertes et aux chaumes dorés «gagnerait à être mieux connue en Europe», avance dans son livre la Française d’origine sino-vietnamienne. Ceux tombés dans la marmite du «roi des légumes et des forêts» – on les appelle les «pratiquants du bambou» – ont développé pour lui une vraie passion, nourrie par ses superpouvoirs écologiques, son impressionnante résistance et sa souplesse poétique.
Cette «herbe miraculeuse» – car le bambou n’est pas un arbre – pourrait bien être l’un des plus puissants remèdes contre les crises environnementale, économique et sociétale, soutient l’écrivaine. En Asie, la plante était partout avant l’arrivée du béton et du plastique : dans les objets du quotidien, les infrastructures, les bâtiments, mais aussi les arts et la culture. Depuis sa maison de Bangkok, capitale de la Thaïlande, Jeanne Pham Tran plaide pour un nouvel âge d’or, m