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C’est la fin de la saison sèche et les premières pluies sont tombées. Les eaux grises du fleuve Amazone commencent à monter. Il est temps pour les gros poissons et autres mystérieux mammifères de retourner chasser dans leurs zones de prédilection et de remonter les différents cours d’eau du bassin amazonien pour se retrouver dans les lacs idylliques qui égayent la forêt tropicale. Bienvenue dans le monde magique des dauphins roses de l’Amazone. A la surface du petit lac El Correo par exemple, à une vingtaine de minutes en chaloupe de Puerto Nariño, gros village de l’Amazonie colombienne situé à la frontière péruvienne, ils sont une vingtaine ce soir, assure José Becerra, le pêcheur et guide qui scrute les bulles d’air à la surface de l’eau brillante. Les bleus du ciel et les verts vifs de la forêt se reflètent dans l’eau comme si le lac était recouvert d’une toile de maître. Une sorte d’aileron un peu aplati fend la surface, accroché au dos arrondi d’un gros animal qui surplombe un moment le lac. Son ventre est rose, comme la panthère sortie du cerveau de Blake Edwards ou l’éléphant halluciné des gros buveurs. Mais l’Inia geoffrensis, dit bufeo en Colombie, boto au Brésil, tonina au Pérou ou simplement parfois «dauphin de couleur», paraît vraiment