Les deux dernières orques vont partir, mais où ? Le parc aquatique Marineland, sur la Côte d’Azur, a confirmé ce samedi 23 novembre avoir effectué auprès du ministère de la Transition écologique une demande de transfert de ses deux dernières orques vers un parc au Japon, une démarche dénoncée par des défenseurs des animaux.
Cette demande de transfert vers un parc de Kobe a été faite au début de la semaine et les pouvoirs publics ont deux mois pour y répondre, a indiqué le parc Marineland en expliquant vouloir simplement «anticiper la date du 1er décembre 2026» qui est celle de l’interdiction en France des spectacles et de la détention de cétacés en vertu de la loi du 30 novembre 2021.
«Kobe, qui respecte les standards en vigueur, est la meilleure option» pour Marineland
«Dès 2021 et le vote de cette loi, le parc a mené plusieurs travaux de recherche pour se mettre en conformité avec la loi qui nous oblige à transférer les orques et il est apparu que Kobe, qui respecte les standards en vigueur, était la meilleure option», soutient Marineland, estimant que la solution d’un sanctuaire en Nouvelle-Écosse, à l’est du Canada, proposée par les associations environnementales, n’est «pas envisageable».
Présidente de l’association de défense des animaux One Voice, Muriel Arnal indique avoir écrit au ministère de la Transition écologique pour lui rappeler que «l’état de santé des orques ne permet pas, selon nous, leur transport» et qu’une «décision de justice doit être rendue le 5 décembre» à propos de la possibilité d’effectuer maintenant ce transfert.
Lundi 25 novembre sur TF1, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé s’opposer au transfert des deux animaux vers le Japon. «Il y a des parcs qui aujourd’hui sont en capacité d’accueillir des orques», comme «en Espagne», mais «au Japon, il n’y a pas de réglementation aussi poussée sur le bien-être animal», a estimé Pannier-Runacher pour expliquer la décision du gouvernement.
Les bassins de Kobe «font le tiers de celui d’Antibes», dénonce l’association One Voice
Deux des quatre orques que le parc détenait jusqu’à l’an dernier sont mortes récemment, l’une de septicémie et l’autre après l’ingestion d’un corps étranger. Les deux orques survivantes, Wikie et son fils Keijo, sont toutes deux nées en captivité dans ce parc d’Antibes, la première en 2001 et la seconde en 2013. «On s’oppose à ce transfert au Japon dans des bassins qui font le tiers de celui d’Antibes alors qu’il existe une solution en Nouvelle-Écosse» dans un sanctuaire marin, a insisté Muriel Arnal.
En début d’année, One Voice a obtenu du tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes) que les orques de Marineland ne puissent pas être transférées tant qu’une expertise judiciaire ordonnée en 2023 pour connaître leurs conditions de vie, expertise toujours en cours selon le parc, n’était pas terminée. Marineland ayant fait appel de ce jugement, une audience s’est tenue fin octobre devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence, qui doit rendre sa décision le 5 décembre.
Mis à jour : le 25 novembre avec le refus du gouvernement français d’autoriser le transfert des orques.