L’Office français de la biodiversité (OFB) a une nouvelle fois été la cible, ce mercredi 22 janvier, de dégradations matérielles. Le siège départemental de l’OFB dans l’Aude, situé à Trèbes, près de Carcassonne, a été tagué et son portail incendié, entraînant l’ouverture d’une enquête par les gendarmes. «De la part des dealers» a été peint à la peinture verte sur un muret, à côté du portail calciné, en référence aux propos tenus la semaine dernière par un agent de l’OFB sur France Inter. Celui-ci avait déclaré que si les agriculteurs ne veulent «plus nous voir dans leurs exploitations. C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités.»
Etat des lieux
Ces derniers jours, plusieurs actions dirigées par des agriculteurs contre l’organisme rattaché au ministère de la Transition écologique ont été recensées, par exemple à Toulouse où des syndicats paysans ont déversé des déchets devant le siège régional de l’OFB et occasionné des dégradations.
Les relations se sont envenimées avec le monde rural depuis la crise qui a secoué la profession l’an dernier, certains agriculteurs se plaignant de contrôles jugés intimidants. Les inspecteurs de l’environnement de l’OFB sont chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou encore de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces protégés.
Huile sur le feu
Les récentes déclarations du Premier ministre, François Bayrou, lors de son discours de politique générale, n’ont fait qu’ajouter de l’huile sur le feu. Ce dernier avait qualifié d’«humiliation» et de «faute» certaines inspections d’agents de l’OFB, «une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise».
Interview
En réponse, une large intersyndicale de l’organisme public avait annoncé une mise en retrait de ses agents au niveau national, leur demandant de ne plus exercer aucune mission en dehors de leur bureau. Les syndicats dénoncent «des attaques répétées, orchestrées par une grande majorité de syndicats agricoles», ayant «reçu une écoute gouvernementale plus que bienveillante». En 2024, Libération a décompté une cinquantaine d’actions musclées contre l’OFB, entre dégradations et insultes.