Les cyanobactéries toxiques prolifèrent jusqu’aux toits du monde. Les fameuses «algues bleues» à l’origine de la fermeture de nombreux plans d’eau en France cet été et de la mort de dizaines de chiens s’établissent désormais dans les lacs de montagne, selon une étude inédite à paraître le 15 octobre dans la revue scientifique Water Research, qui vient d’être prépubliée en ligne. Entre 2016 et 2020, des chercheurs de l’Institut national polytechnique (INP) de Toulouse et d’universités autrichiennes et allemandes ont réalisé chaque année plusieurs prélèvements de biofilms – agglomérats de micro-organismes dont des cyanobactéries – dans 26 lacs pyrénéens situés entre 1 000 et 2 400 mètres d’altitude. Les résultats, obtenus grâce à une analyse ADN dernier cri, sont sans appel : «Les biofilms sont en train de changer. Et ce changement n’est ni dans l’intérêt des humains ni dans celui de leur bétail, de leurs animaux de compagnie ou de la faune sauvage», expose Dirk Schmeller, co-auteur de l’étude et chercheur au laboratoire Ecologie fonctionnelle et environnement de Toulouse.
Reportage
Les scientifiques observent en effet une augmentation «significative» et «inquiétante» de la pr