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Reportage

«Les étangs font partie de l’identité locale» : en Bretagne, la bataille fait rage autour des plans d’eau

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Du Morbihan aux Côtes-d’Armor, des zones humides sont effacées pour laisser les rivières reprendre leur cours naturel et faciliter la migration des poissons. Mais ces opérations de renaturation se heurtent à l’opposition d’une partie de la population attachée à ces lacs inscrits dans le paysage.

L'étang de Locminé (Morbihan) a été vidé afin de laisser libre cours à la rivière en 2023. (Fabrice Picard/VU' pour Libération)
ParElodie Auffray
Correspondante en Bretagne
Publié le 30/10/2025 à 14h26

Adieu le lac romantique dans lequel se reflétaient les arbres. A Locminé, dans le Morbihan, l’étang du Bois d’amour a perdu ses eaux. La digue de 9 mètres de haut qui barrait depuis la fin des années 70 le Signan, modeste ruisseau du bassin-versant du Blavet, a été rasée en 2023. Le plan d’eau s’est progressivement asséché, laissant la rivière reprendre son cours naturel. Elle serpente désormais au creux de la zone humide en reconquête parmi les plantes, entre massettes et phragmites.

La vidange de l’étang de Locminé fait partie des opérations emblématiques de suppression de plans d’eau. Un peu partout, des collectivités, mais aussi des propriétaires privés, les effacent ou transforment, pour que les rivières qui les alimentent retrouvent leur cours naturel, abaissent leur température et laissent circuler poissons et sédiments. Sous l’impulsion de la directive-cadre européenne sur l’eau de 2000, qui fait de la continuité écologique une des conditions pour atteindre le bon état des milieux aquatiques d’ici à 2027, cette politique s’est accélérée ces dernières années.

Notamment sous l’effet de la «carotte» financière : quand le désenvasement et l’e