Le manchot, héros du documentaire oscarisé la Marche de l’empereur, revient en salles mercredi, dans le nouveau film de Luc Jacquet : Voyage au pôle Sud. Coqueluche des enfants, le drôle d’oiseau, aussi pataud sur terre que véloce dans les eaux glacées antarctiques, est le triste symbole de la fonte de la banquise en Antarctique. Classée comme «quasi menacée» sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature, l’espèce pourrait disparaître d’ici la fin du siècle. En cause, les êtres humains qui réchauffent le climat et les océans. La chercheuse au CNRS Sara Labrousse, spécialiste en écologie polaire, détaille le dérèglement sans précédent qui y est à l’œuvre. Et, à quelques semaines d’un nouveau séjour sur cette terre fragilisée, alerte sur la hausse des pressions exercées sur le manchot, également menacé par le boom du tourisme polaire ou la grippe aviaire.
Dix-huit ans après le film la Marche de l’empereur qui les a rendus célèbres, comment se portent les manchots empereurs ?
Pas très bien, hélas. En 2019, avec un ensemble de collègues chercheurs, nous avions estimé que 90 % des colonies de manchots empereurs seraient éteintes d’ici à 2100. A ce jour, il y a une soixantaine de colonies sur tout l’Antarctique, mais avec des différences régionales dan