La grenouille agile, le crapaud alyte accoucheur, la bécassine des marais ou encore le triton alpestre feront-ils le poids face aux dakosaurus, archéoptéryx et autres dinosaures qui colonisent Trévoux depuis quelques semaines ? Dans l’Ain, la cité médiévale de 7 000 habitants, prisée pour ses vieilles pierres et son calme, est devenue le théâtre d’une drôle de dystopie animalière. Où une bataille rangée fait rage, régentée par une autre espèce : les humains. D’un côté, le maire qui soutient mordicus Dinopédia, un projet touristique de parc à thème sur les dinosaures. Dans son sillage, le promoteur, qui espère planter près de 80 spécimens de bestioles à taille réelle, en plastique made in China, sur une ancienne base de loisirs aquatiques. De l’autre, leurs opposants, qui s’étranglent du «saccage environnemental», voire d’un «écocide», et ont appelé la préfète en renfort.
Car c’est l’édile qui a vendu un terrain, auparavant communal, au promoteur. Le montage a contourné toute enquête publique, étude d’impact environnementale ou mise en concurrence. «Une impunité totale», dénonce Me Nathanaël Duffit-Ménard, qui défend une partie des contempteurs du parc. Inquiets pour une vingtaine d’arbres promis à l’abattage et pour les espèces protégées résidant sur le site, ils appellent à une manifestation ce samedi 23 mars après-midi devant le chantier, déguisés, «pour montrer que les animaux de la forêt sont contre les dinos», glisse Nyx (un pseudo), re