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Interview

Nouveau plan de lutte contre le frelon asiatique : «Il existe des méthodes plus efficaces que la destruction des nids»

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La biodiversitédossier
Le plan national de lutte contre les frelons asiatiques voté par les sénateurs jeudi 11 avril est une avancée importante, estime l’entomologiste Quentin Rome, mais il reste incomplet et difficile à mettre en place. Surtout, dit-il, il existe déjà des moyens simples et peu coûteux permettant de limiter leur prédation sur les abeilles domestiques.
(iStockphoto/Getty Images)
publié le 12 avril 2024 à 16h28

Introduit en France en 2004, il a proliféré sur l’ensemble du territoire métropolitain et constitue depuis un danger pour la population et la survie des abeilles. Le frelon asiatique est visé par une proposition de loi adoptée jeudi 11 avril par la chambre haute, qui entend «organiser la lutte et la prévention contre cette espèce» à l’aide d’une «stratégie nationale déclinée à l’échelle départementale». Chargé de mission «frelons asiatiques» au sein du centre d’expertise PatriNat (OFB, MNHN), l’entomologiste Quentin Rome revient pour Libération sur la nécessité d’un tel plan de lutte, notamment pour alimenter les données collectées sur la présence de cette espèce exotique envahissante, tout en soulignant ses lacunes.

Où en est la lutte contre le frelon asiatique en France ?

On manque de données pour évaluer cela. Sur nos cartes, il n’y a que deux couleurs, qui correspondent à «département colonisé» et «probablement absent» [tous les départements de la France continentale sont aujourd’hui colonisés, ndlr]. Le suivi est désorganisé, les données sont hétérogènes. Or, tout se joue sur la qualité des données qui remontent. Sans ça, difficile d’évaluer les méthodes de lutte employées et leur effi