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Biodiversité

Nouvelle-Zélande : deux kiwis naissent à l’état sauvage pour la première fois depuis un siècle près de la capitale

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Menacé d’extinction, le kiwi brun, emblème national du pays, fait l’objet de vastes programmes de conservation semblant enfin porter leurs fruits.
Les deux poussins kiwis nés à l'état sauvage, à l'ouest de Wellington, présentés par le Capital Kiwi Project le 30 novembre 2023. (Pete Kirkman/AFP)
publié le 5 décembre 2023 à 14h32

L’espoir de sauver le kiwi brun, ce petit oiseau incapable de voler endémique à la Nouvelle-Zélande, renaît avec la venue au monde récente de deux poussins près de Wellington, capitale du pays. Il s’agit des premières éclosions sauvages enregistrées dans la région depuis plus d’un siècle pour cette espèce symbole de l’archipel océanien.

Il y a tout juste un an, 63 kiwis avaient été relâchés dans la nature dans le cadre du programme de sauvegarde «Capital Kiwi Project», qui vise à rétablir une population sauvage de kiwis à grande échelle dans la capitale néo-zélandaise. Un programme qui a finalement porté ses fruits avec ces deux nouveaux membres, comme l’a annoncé le 30 novembre sur les réseaux l’équipe du «Capital Kiwi Project». Leur population devrait d’ailleurs encore s’élargir avec l’éclosion attendue de 18 autres bébés kiwis bruns.

Ce petit animal l’a échappé belle. Avant l’arrivée des colons européens, au XIXe siècle, des millions de spécimens à long bec et au plumage brunâtre et duveteux vivaient en Nouvelle-Zélande. Mais la population de ces oiseaux est aujourd’hui estimée à seulement 68 000 individus, ce qui a poussé le gouvernement à lancer ce vaste programme de conservation depuis 2016 pour les protéger.

D’après l’organisation caritative Save the Kiwi, 95 % des spécimens nés à l’état sauvage sont tués avant d’atteindre l’âge adulte. «Ils se font massacrer par les hermines qui mangent les poussins avant qu’ils n’atteignent leur poids de combat», développe Paul Ward, en charge du «Capital Kiwi Project». Car si un adulte est en mesure de les repousser à l’aide de ses puissantes pattes et griffes acérées, un oisillon en est incapable. Une intense campagne d’élimination de ses prédateurs naturels, tels que les rats, les chats, et les furets, a aussi été menée, tandis que les propriétaires de chiens ont été formés pour leur apprendre à se tenir à l’écart des oiseaux lors des promenades.

Depuis le lancement en 1991 d’un premier plan de rétablissement du kiwi mené par le ministère de la conservation néozélandais, quelque 90 programmes de sauvegarde des oiseaux bruns ont été lancés en cours. De quoi espérer faire mentir les prévisions qui tablaient sur un risque de disparition à l’état sauvage d’ici à deux générations en l’absence d’une protection et d’un soutien adéquats.