Qui n’a jamais brûlé d’envie, à l’orée d’un bois ou d’un chemin rocailleux, d’envoyer valser ses godillots et de gambader pieds nus sur les tendres mousses, de s’y rouler, s’y prélasser ? Comment résister à l’attrait de ces plantes lilliputiennes, qui figurent parmi les plus anciennes sur Terre ? Dans Eloge des mousses (éditions Rivages), paru cette semaine, l’écrivain Olivier Liron partage son amour pour ces belles inconnues sur lesquelles l’Occident ouvre à peine les yeux et livre quelques-uns de leurs fabuleux secrets. Un ouvrage aussi savant que poétique, aussi profond qu’espiègle, une invitation à la contemplation, à une approche plus sensible et sensuelle du monde. Plus apaisée aussi.
D’où vient votre fascination pour les mousses ?
Enfant, lors de promenades près de chez nous, dans la forêt de Fontainebleau, j’ai eu la chance d’être initié à leur beauté par ma mère, écologue et naturaliste. On les imagine toutes vertes, mais elles présentent mille nuances de cette couleur et un déluge d’autres teintes, certaines sont jaune bouton d’or, d’autres rouges, zinzolin ou turquoise… Leurs formes évoquent des arbres, des étoiles ou des pinceaux. Et puis, il y a leur infinie délicatesse. Avec ce livre, j’ai voulu me faire le porte-parole de ces végétaux si discre