Portée par le hurlement d’un vent automnal, la silhouette d’un rapace brise la monotonie du ciel voilé. L’oiseau surplombe de ses ailes déployées la Haute Vallée du Suzon, du nom de la rivière cristalline qui la traverse, à une dizaine de kilomètres au nord de Dijon. «Peut-être un faucon pèlerin», tente Marlène Tréca, conservatrice du site classé réserve naturelle régionale (RNR), habituée à l’observer à l’aide d’une longue-vue. Niché dans les falaises calcaires du massif forestier, le faucon pèlerin est protégé par arrêté, «pour ne pas le déranger lors de la nidification». Trois petits ont pris leur envol cette année. Dans un monde où l’effondrement de la biodiversité est palpable, les milieux naturels du Val-Suzon et les êtres vivants qui les peuplent, tiennent tête à la fatalité.
Le robuste volatile est l’une des 2 800 espèces animales et végétales recensées sur le territoire. «Vous avez de tout : papillons, insectes, mousses, escargots, chauve-souris», énumère la conservatrice, parcourant du doigt son plan de gestion, feuille de route obligatoire à toute rése