C’est une gigantesque et singulière chasse aux trésors, une aventure scientifique aussi ambitieuse qu’inédite. La France, qui dispose du deuxième plus grand espace maritime au monde et de chercheurs chevronnés, déploie ces mois-ci le programme AtlaSea, destiné à constituer le premier atlas des génomes marins. L’idée étant de séquencer le génome de 4 500 espèces marines de métropole et des territoires ultramarins au cours des sept prochaines années. Autrement dit, de déchiffrer la phénoménale mine d’informations génétiques qui se cache au cœur de chaque organisme, stockée sous forme d’ADN. Puis de l’exploiter, pour mieux percer les mystères des écosystèmes marins et mieux les protéger.
Espèces
Copiloté par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et financé à hauteur de 41,3 millions d’euros dans le cadre de France 2030, le programme s’appuie sur les progrès fulgurants des technologies de séquençage ces vingt dernières années. «Au début des années 2000, la communauté scientifique a réussi à établir un génome de référence du génome humain grâce auquel nous pouvons aujourd’hui séquencer massivement et très rapidement des centaines de milliers de génomes humains pour faire des études de diversité et d’association à des maladies, rappelle Patrick Wincker, directeur de recherche au CEA et codirecteur d’AtlaSea. Dans le cadre de ce programm