Début décembre 2023, une étrange cargaison décolle de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), à destination de Bangkok en Thaïlande. Mais lors de l’escale à l’aéroport de Lomé, au Togo, des cris de singes alertent les activistes de l’association Eagle Network, spécialisée dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, qui en informent les autorités togolaises. Dans la soute, l’odeur est épouvantable : 40 primates âgés de 4 mois à quelques années sont enfermés dans trois caisses, chacune divisée en dix minuscules cellules. «Deux corps de singes morts ont été retrouvés en état de décomposition avancée», raconte à Libé Franck Chantereau, le fondateur du sanctuaire pour singes Jack (pour «Jeunes animaux confisqués au Katanga»), en RDC. Grâce aux autorités congolaises, ce dernier vient de recueillir 24 des 40 primates confisqués pour les soigner. Les 16 autres sont morts entre-temps.
Interview
«Ils sont arrivés dans un état lamentable, physiquement et psychologiquement. Déshydratés, pleins de parasites… Un des chimpanzés avait même peur de marcher, se désole-t-il. Un bébé babouin avait la tête bizarrement déformée, une radio nous a permis de déceler des éclats de balles.» Pour s’emparer d’un bébé singe en liberté, les bra