En temps normal, elle est plutôt en short, sur le terrain, à étudier ses chères prairies alpines qu’en tailleur à Paris, sous les ors de l’Académie des sciences, dont elle est membre depuis dix ans. Mais à 58 ans, Sandra Lavorel vient de réaliser fin septembre un petit exploit. Elle est la première écologue, hommes et femmes confondus, à décrocher la médaille d’or du CNRS, qui récompense chaque année depuis 1954 «l’ensemble des travaux d’une personnalité scientifique ayant contribué de manière exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche française». Ceux de Sandra Lavorel, «pionnière dans la définition et l’analyse des services rendus par la biodiversité aux sociétés humaines, viennent régulièrement éclairer les politiques d’aménagement et de gestion de la biodiversité des territoires, justifie l’organisme public. Ils sont sources de solutions fondées sur la nature pour faire face aux changements globaux».
Alors, bien qu’elle «n’aime pas poser pour les photos» et se montre humble et plutôt réservée malgré ses moult distinctions internationales, la directrice de recherche au Laboratoire d’écologie alpine, à Grenoble, répond volontiers aux sollicitations médiatiques. Libération l’a rencontrée juste avant son départ en mission de deux mois en Australie et Nouvelle-Zélande, qu’elle connaît bien pour y avoir travaillé plusieurs années.
Comment expliquez-vous que vous soyez la première écologue à être distinguée ?
D’abord, la