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Interview

Sciences participatives : «Sans les naturalistes amateurs, nous ne saurions pas qu’une sixième extinction de masse est en cours»

L’anthropologue Vanessa Manceron revient sur l’origine de l’implication des citoyens dans le recueil de données scientifiques liées à la biodiversité et se félicite du rapprochement entre chercheurs professionnels et amateurs face à la crise du vivant.

Un ornithologue amateur cherche une espèce d'oiseau rare dans le ciel de l'île de Ouessant (Finistère), en octobre 2020. (Théophile Trossat)
Publié le 30/08/2025 à 18h00

Et s’il n’était pas indispensable d’être scientifique de métier pour participer à l’élaboration d’études cruciales dans tous les domaines (de l’astronomie à la santé en passant par la chimie) et tout particulièrement l’environnement ? Ces dernières années, le nombre d’articles scientifiques intégrant des données relevées par de simples citoyens a explosé, selon une étude publiée cet été dans la revue Bioscience. Du pain bénit pour les scientifiques, qui n’ont pas toujours les moyens financiers ou humains de recenser des populations animales ou végétales sur de vastes territoires. L’anthropologue Vanessa Manceron, directrice de recherches CNRS au Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative de l’université Paris-Nanterre, a enquêté outre-Manche sur ces naturalistes amateurs qui épaulent des chercheurs chevronnés. L’autrice du livre les Veilleurs du vivant (La