Les collines du massif du Tanneron se drapent de jaune. A l’aube de mars, dans la plus grande forêt de mimosa d’Europe, 5 200 hectares entre Alpes-Maritimes et Var, tous les pompons sont en fleur. Mais cette parure de soleil a un revers : la variété sauvage Acacia dealbata, inscrite sur la liste rouge des espèces envahissantes, recouvre tout. Le mimosa colonise le maquis, asphyxie le milieu, remplace la flore locale. Jusqu’à se retrouver seul. Pour contenir son expansion et préserver la biodiversité, ici, on défriche depuis longtemps, on dessouche plus récemment. Et dans le Var, ce samedi 9 mars, alors que la saison des fleurs s’achève, on arrachera même des pieds de mimosa dans le cadre d’un projet pilote. L’idée n’est pas d’entraver l’image éclatante d’une espèce qui dope le tourisme et l’agriculture ; la Côte d’Azur entend continuer à surfer sur sa spécificité dorée.
Le mimosa est une espèce exotique. A partir de 1860, le botaniste azuréen Gilbert Nabonnand importe des spécimens rares des quatre coins du monde. Un ami voyageur livre l’acacia d’Australie. Surprise : l’arbre fleurit en hiver ! Il n’en fallait pas plus pour que la noblesse anglaise, récemment installée dans de luxueuses villas de la French Riviera, jette son dévolu sur lui. Le mimosa devient arbre ornemental. Son jaune resplendit c