L’alerte a été donnée mi-juin, par un bioacousticien. Les travaux visant à permettre à la France et à l’Espagne d’échanger leur électricité venaient à peine de commencer. Spécialiste des mammifères marins, il est alors missionné dans le cadre de ce chantier comme observateur indépendant. Et prend place à bord de l’un des navires, piloté par un intermédiaire de RTE, le gestionnaire français responsable du réseau public de transport d’électricité, en charge de ce projet controversé nommé «golfe de Gascogne». Après quatre jours à bord, il s’étonne : comment expliquer que le bateau ne soit plus contraint de respecter le protocole de protection des mammifères marins appliqué dans les eaux espagnoles, dès le passage de la frontière française ? Les prétravaux de bathymétrie, indispensables pour évaluer la profondeur et le relief de l’Océan, provoquent une importante pollution sonore sous-marine, pouvant mettre en danger dauphins, baleines et autres cétacés.
Dans la foulée, il alerte sa direction, qui rétorque qu’après vérification auprès des autorités françaises, aucune étude d’impact ni aucune mesure d’atténuation ne sont obligatoires sur le territoire. Le lanceur d’alerte est débarqué et licencié, sans rancune. Informées, trois associations de protection de l’environnement