Au kilomètre 169, les plages monégasques se distinguent dans son champ de vision. L’exploit réalisé est déjà hors du commun. Plus de 100 heures passées dans les vagues. Cinq jours, cinq nuits, à nager, manger et dormir en pleine mer, sans interruption.

Vendredi 15 août, à deux kilomètres de son arrivée prévue à Monaco, le nageur suisse de 28 ans abandonne. Son arrivée, attendue dans la nuit de jeudi à vendredi, a été maintes fois repoussée. Transi, épuisé, à bout de forces, Noam Yaron se résout à abandonner. Il a été extrait de l’eau et hospitalisé ce week-end.

Celui qui se présente comme un «éco-aventurier» s’était élancé lundi 11 août de Calvi, en Corse. Son objectif : rallier la principauté et établir un nouveau record de la plus longue nage ininterrompue en eau libre et en combinaison.

Ce lundi 18 août, son équipe a donné des nouvelles de son état de santé. «L’évolution [...] est rassurante. Il a encore besoin de repos pour récupérer de cet effort surhumain qu’il a accompli», souligne une story Instagram postée sur son compte ce matin. «Il est évident qu’après un exploit autant surhumain, il doit être suivi médicalement pendant quelques jours», avait fait savoir dès samedi son équipe auprès de la RTS.

Au-delà de la performance sportive, le jeune homme entend alerter sur les dangers qui planent sur les eaux, de la pollution au microplastique à la canicule marine, en passant par la surpêche ou l’acidification des eaux. Il milite également pour la création de nouvelles zones de protection strictes en Méditerranée et à ce que la vitesse des bateaux soit limitée à 10 nœuds dans le Sanctuaire Pelagos. «Je fais ça pour sensibiliser le monde entier à l’importance de préserver l’une des mers les plus polluées du monde, la Méditerranée», avait lancé Yaron lors de son départ de Calvi le 11 août.

Ce n’est pas la première fois que Noam Yaron tente d’effectuer la traversée. L’été dernier, l’athlète avait été forcé d’abandonner sa course à cause de conditions défavorables. Pas avare d’efforts, il a remis le couvert pour ce mois d’août 2025. Crawl au milieu des bancs de méduses, hallucinations dues au manque de sommeil ou encore langue brûlée par le sel… La traversée était ardue.

En 2021, alors âgé de 24 ans, l’athlète avait traversé à la nage le Lac Léman en 19 heures 53 minutes. Intitulé «L’Odyssée du Léman», son projet avait pour objectif, outre sa dimension sportive, de sensibiliser le public à la pollution plastique dans le lac.