Comment protéger et restaurer ensemble la biodiversité ? C’est la question à laquelle les citoyens français ont la possibilité de répondre, à partir de ce mardi 25 juin et jusqu’au 20 septembre, en émettant des propositions concrètes pour sauvegarder la faune et la flore, à l’heure où les espèces s’éteignent les unes après les autres. L’organisation indépendante Make.org a présenté depuis l’Académie du climat, à Paris, le lancement d’une grande consultation citoyenne, en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB), l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), le CNRS et une vingtaine d’associations de défense de la nature.
Biodiversité
«On vit en plein paradoxe. On n’a jamais eu autant d’informations sur l’état de la biodiversité et les causes de son déclin […] et pourtant, on n’arrive pas à faire la bascule vers l’action», introduit Vanessa Lorioux, directrice du pôle mobilisation citoyenne de la Ligue pour la protection des oiseaux. L’ancienne Première ministre d’Emmanuel Macron Elisabeth Borne a certes dévoilé en novembre 2023 la troisième «stratégie nationale biodiversité» (SNB3), qui comporte 40 mesures et 195 actions. Mais «malgré cette stratégie, on est loin d’une gestion correcte de l’environnement», fait remarquer Philippe Grandcolas, directeur adjoint scientifique de l’Institut écologie et environnement du CNRS. Alors, avec cette «grande cause», Make.org dit vouloir aider le gouvernement à aller plus vite, plus loin, avec l’appui des citoyens.
«Favoriser les jardins partagés»
Sur le site de la consultation, les premières propositions affluent. Parmi la soixantaine de participations, Alessandro, 67 ans, pense qu’«il faut favoriser les jardins partagés pour recréer des espaces de biodiversité en ville», tandis que Nora, 40 ans, souhaite «réduire l’éclairage artificiel pour préserver la faune nocturne». Les Français sont également appelés à voter pour les propositions qu’ils jugent les plus pertinentes. Et qui ont donc le plus de chances de se réaliser au terme de la consultation.
Car c’est bien là l’objectif. Grâce aux propositions et aux votes des Français, les experts scientifiques et économiques partenaires de cette consultation feront émerger un «agenda des consensus citoyens» à l’automne, expose Axel Dauchez, président de Make.org. Cette deuxième phase permettra d’identifier les propositions des citoyens qui sont réalisables et «validées scientifiquement», précise Axel Dauchez. Un appel à projets sera alors lancé, auquel associations, entreprises et pouvoirs publics pourront répondre. Dans un an, Make.org dévoilera les «8 à 10 actions» qui auront trouvé les financements et les mains pour se concrétiser.
A lire aussi
Violences faites aux femmes, qualité de vie des seniors, inégalités territoriales… L’organisme indépendant n’en est pas à son coup d’essai. Lors de la «grande cause» pour l’environnement lancée en février 2020, qui avait récolté plus de 13 000 propositions et plus de 2 millions de votes, l’une des actions concrètes issue d’une volonté citoyenne consistait en la rénovation des logements des personnes précaires et vivant en passoire thermique. Portée par l’association Stop à l’exclusion énergétique, le projet a été réalisé en partenariat avec le ministère de la Transition écologique.