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Préservation

Yuan Meng, le premier panda né en France, quitte le pays pour le bien de son espèce

Comme convenu par les autorités de deux pays, le plantigrade va être transporté en Chine ce mardi 25 juillet pour s’y reproduire et préserver la diversité génétique de son espèce menacée.

Le panda Yuan Meng au zooparc de Beauval, le 24 juillet. (Guillaume Souvant/AFP)
Publié le 25/07/2023 à 8h44

D’abord, il va prendre son petit-déjeuner de bambous. Puis Yuan Meng, le premier bébé panda né en France, va s’envoler pour la Chine ce mardi 25 juillet. L’animal de 120 kg et qui fêtera ses 6 ans dans quelques jours après avoir vu le jour au zooparc de Beauval (Loir-et-Cher) en août 2017, sera escorté vers l’aéroport parisien de Roissy. Sur la route, il sera notamment protégé par des militaires de la gendarmerie.

Le plantigrade bicolore sera transporté, «accompagné par un soigneur et vétérinaire de Beauval», dans un avion charter d’Air China qui réalisera le trajet Paris-Chengdu en «une douzaine d’heures», selon le PDG du zoo Rodolphe Delord. Celui dont le nom signifie «accomplissement d’un rêve» en chinois, prendra ensuite ses quartiers «dans les grands parcs» du Sichuan, «d’où viennent ses parents».

Désormais jeune adulte, le panda star va s’installer cet été au Centre de recherche et de reproduction du panda géant de Chengdu (Chine), «pour se reproduire avec une femelle sans lien de parenté», a précisé le directeur du zoo Rodolphe Delord.

Cela permettra de varier le patrimoine génétique de cette espèce menacée de disparition. «Il y a beaucoup d’émotion. Pour nous, c’est un événement, mais c’est la suite logique. Ce qui nous importe, c’est la conservation de l’espèce», a réagi le patron du zooparc. Il ne sera pas relâché dans la nature, mais ses enfants pourront, eux, être réintroduits. Il y a maintenant suffisamment de diversité génétique pour la réintroduction.»

«La promiscuité avec son père n’est pas bonne»

Yuan Meng aurait initialement dû rejoindre la Chine à l’âge de 3 ou 4 ans mais son séjour avait été prolongé en raison de la pandémie de Covid-19. Le jeune mâle libèrera ainsi de la place au zooparc de Beauval pour ses jeunes sœurs, les jumelles Huanlili et Yuandudu, nées le 2 août 2021.

«Il devrait déjà être parti. La promiscuité avec son père n’est pas bonne. C’est un mâle adulte désormais», a ajouté le directeur de Beauval. Véritables stars du zooparc français, les géniteurs de Yuan Meng, Yuan Zi et Huan Huan, prêtés depuis 2012 par les autorités chinoises, ont récemment vu leur séjour prolongé jusqu’en 2027. Le 4 août 2017, la femelle Huan Huan avait mis au monde des jumeaux. Le premier, «fragile», était mort «quelques heures plus tard malgré les soins prodigués». Le second, Yuan Meng, était «plus vif et vigoureux», avait rappelé le zooparc dans un communiqué.

En dehors de la Chine, une vingtaine de parcs zoologiques seulement possèdent ces plantigrades herbivores, symboles des amitiés diplomatiques de Pékin. Les pandas géants sont sur la liste rouge mondiale des espèces menacées établie par l’Union internationale pour la conservation de la nature du fait notamment du réchauffement climatique qui menace leur habitat.

Initialement classé comme espèce «en danger», le panda géant a rejoint depuis 2016 le statut d’espèce «vulnérable», notamment grâce aux efforts de protection et de reforestation entrepris par Pékin.