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Géographie

Cartes IGN : l’application pour découvrir son environnement, sans dépendre des géants du numérique

L’Institut national de l’information géographique et forestière dévoile ce mercredi 15 mai sa nouvelle appli pour découvrir la France sous un nouveau jour et observer l’impact de l’homme sur l’évolution du territoire.

L'application «cartes IGN» invite notamment à découvrir quelles sont les essences d'arbres présentes sur une parcelle forestière. (Michel Cavalier/Hemis. AFP)
Publié le 15/05/2024 à 13h33

Des cartes papier bien connues des randonneurs à l’application mobile pour les plus connectés. L’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), le cartographe du service public, présente ce mercredi 15 mai «Cartes IGN», sa nouvelle «appli» qui ambitionne de faire «découvrir la France autrement». «Une petite révolution», s’est félicité le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, qui a piloté le projet. Ces nouvelles cartes permettent, en plus de retrouver son chemin, d’acquérir une connaissance plus fine de son environnement immédiat et de remonter le temps pour découvrir les changements opérés par l’humain au fil des ans. De quoi faire de l’ombre aux géants du numérique qui ne proposent pas forcément ces fonctionnalités «au cœur des enjeux de transition», vante le ministère.

A quoi ça sert ?

L’objectif affiché de l’application est de découvrir la France grâce à un accès libre aux données et de «comprendre les mutations du territoire», au plus proche des lieux de vie et des centres d’intérêt de chacun. Ce nouvel outil «lève ainsi le voile sur les 90 % du territoire (terres agricoles, forêts, plages…) invisibilisés» par les Gafam, ces mastodontes du numérique dont les outils ont souvent une vocation commerciale, selon l’IGN. «Entièrement gratuite, elle respecte les principes d’équité et d’accès universel à l’information géographique», défend aussi l’institut, qui précise que l’appli n’a pas de tracker, ce qui garantit «la confidentialité et le respect de la vie privée des utilisateurs».

Comment ça marche ?

Concrètement, l’écran d’accueil est familier : une carte et une case pour chercher son itinéraire, soit en piéton, soit en voiture. Mais à la différence de Google Maps, d’Apple Plan ou de Mappy, l’utilisateur peut accéder à de multiples autres fonctionnalités. Comme différents fonds de carte d’abord, avec des plans aériens ou des cartes IGN sur lesquels on peut superposer une vingtaine de «couches» cartographiques. Ainsi, avec la fonctionnalité «agriculture», on peut par exemple découvrir la délimitation des parcelles viticoles. Avec le filtre «espaces protégés», il est possible de repérer en clic toutes les zones Natura 2000 du territoire, c’est-à-dire à forte biodiversité.

Ainsi, en ville, on peut se renseigner sur les horaires d’ouverture de la supérette du coin et se géolocaliser, comme toutes les applications d’itinéraire classiques. Mais on accède aussi à davantage d’informations comme le nombre d’étages d’un bâtiment, sa date de construction ou la population d’une commune. A la campagne, il est désormais possible de savoir quelles sont les essences d’arbres d’une parcelle forestière, le type de champignons qu’on y trouve ou quelle est la culture du champ d’à côté. Près du littoral, on peut même découvrir la composition d’une plage (sable ou galets). L’utilisateur peut également tracer un itinéraire point à point en suivant ou non les routes.

Le «cartographe de l’anthropocène»

L’application intègre aussi un plan interactif qui permet d’explorer un lieu sous de nouveaux angles : «comment a évolué mon territoire en 30 ans ? en 200 ans ?», explique l’IGN. De quoi suivre l’évolution de l’urbanisation et de mesurer l’étendue de l’anthropocène en France, cette nouvelle ère géologique qui décrit l’influence de l’homme sur l’environnement, à travers la reforestation, le recul du trait de côte et l’émergence des énergies nouvelles, par exemple. Une liste de points d’intérêts permet également de découvrir les transformations du paysage à 15 minutes ou une heure autour de soi.

A partir de quelles données ?

L’application, qui remplace Géoportail, repose sur les données de l’IGN et sur celles de l’outil collaboratif Openstreetmap pour les commerces, mais aussi sur les informations des collectivités locales, des services départementaux d’incendie et de secours ainsi que celles des parcs régionaux.