Les forêts françaises souffrent en silence. Alors que le climat déréglé multiplie les grands incendies, fait pulluler les parasites et génère des sécheresses, l’épisode de chaleur tardif actuel fragilise encore les arbres, qui dépérissent massivement ces dernières années. Mais tout n’est pas perdu : pour durer, nos étendues boisées vont devoir se diversifier et se transformer en «mosaïques» d’essences plus résistantes, explique Albert Maillet, directeur forêts et risques climatiques à l’Office national des forêts (ONF), qui gère les parcelles publiques.
A chaque promenade dans les bois, entre chênes orphelins de leurs branches et pins tout roussis, on se demande comment la forêt française va pouvoir résister à cet octobre bouillant.
La forêt fait face à un stress climatique intense. C’est une tempête silencieuse : les dégâts sont importants, même s’ils sont moins perceptibles que ceux causés en une seule nuit par un coup de vent historique. C’est un processus long, une tempête dont on ne voit pas la fin.
L’épisode de chaleur automnale que nous traversons aggrave-t-il la situation ?
Plusieurs phénomènes se cumulent dans un système climatique déréglé. Il y a d’abord un premier effet, direct et progressif, sur les arbres : à cause du stress dû à la chaleur et à la sécheresse inhabituelles, ils peuvent perdre leur feuillage, plus vite et plus tôt dans la saison, et même des branches, qui ont séché. Ce stress inattendu a tendance à affaiblir les végétaux et à les