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Riposte

Chantier de l’A69 : comme attendu, l’Etat fait appel de la suspension

Près d’un mois après la décision de la justice administrative, le ministre des Transports Philippe Tabarot a officiellement décidé de la contester, lundi 24 mars.
Le chantier de l'autoroute A69 à l’arrêt. (Ulrich Lebeuf/Myop pour Libération)
publié le 24 mars 2025 à 14h45
(mis à jour le 24 mars 2025 à 15h26)

Se remettre de la claque du 27 février. Un mois après que le tribunal administratif de Toulouse a décidé d’annuler l’arrêté préfectoral autorisant le chantier de l’autoroute A69 reliant Toulouse à Castres, la puissance publique contre-attaque. Comme attendu, puisqu’il avait fait part de ses intentions sitôt la décision prise, l’Etat a déposé un appel du jugement, a annoncé lundi 24 mars le ministre en charge du dossier, Philippe Tabarot. «L’Etat a interjeté appel de la décision [...] et a, dans le même temps, demandé le sursis à exécution de cette décision afin de permettre la reprise rapide des travaux sur le chantier», a-t-il précisé.

Philippe Tabarot n’avait pas fait mystère de ses intentions et avait dénoncé une situation «ubuesque», partageant ses interrogations sur l’avenir des grandes infrastructures en France. Dans une interview à Franceinfo, le ministre des Transports avait dit espérer que le chantier reprenne «dans un mois et demi ou deux mois au plus tard».

Pas de «Raison impérative d’intérêt public majeur»

Les deux recours ont été déposés vendredi soir devant la cour administrative d’appel de Toulouse. «Un appel voué à l’échec, l’Etat s’acharne contre l’intérêt du territoire», a aussitôt réagi La voie est libre, collectif écologiste menant la fronde depuis le début du chantier en 2023. Alors qu’une déclaration d’utilité publique avait été émise pour ce chantier, la justice a annulé l’autorisation environnementale délivrée par l’Etat, estimant qu’il n’y avait pas de Raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) pour justifier les atteintes à l’environnement occasionnées par le chantier.

Depuis le 27 février, les partisans de l’autoroute, l’Etat, les élus locaux du Tarn, le futur concessionnaire et les Laboratoires Pierre-Fabre se sont mobilisés contre la décision de la justice administrative. Plusieurs milliers de personnes, rassemblées le 8 mars à Castres, avaient scandé «l’A69, on finit», mettant en avant le fait que deux tiers du budget alloué à cette infrastructure, soit 300 millions d’euros, avaient déjà été investis dans ce projet d’axe routier de 53 km.