Le chantier de l’autoroute A69 vers Castres continue de susciter violences et répressions. Une personne a été interpellée dimanche, annonce la préfecture ce lundi 26 août. Elle est suspectée d’avoir «agressé un salarié du concessionnaire» Atosca en charge du chantier. D’après le parquet de Castres cité par France Bleu Occitanie, un agent de sécurité a été attaqué avec «un outil en fer» par trois personnes encagoulées. Une enquête pour violences aggravées a été ouverte. On ignore si la victime a subi des blessures mais elle a porté plainte, selon Atosca.
Le chantier de l’autoroute, décrié pour son inutilité, son impact climatique et la coupe des arbres qu’il génère, a été la cible de plusieurs incendies ces derniers jours. C’est d’abord une pile de pont en construction qui a pris feu dans la nuit de jeudi à vendredi. Dans celle de samedi à dimanche, un préfabriqué est parti en fumée. «Un véhicule de la police municipale a également été incendié», détaille la préfecture du Tarn.
Tribune
Samedi en fin d’après-midi, une cinquantaine de gendarmes ont été déployés sur la commune de Saïx, afin de mener «une opération de maintien de l’ordre» sur un site occupé par les opposants. Selon la préfecture, ils ont été «confrontés à des tirs de mortiers, de jets de pierres catapultées et de cocktail Molotov de la part des opposants». Ces derniers dénoncent les méthodes des forces de l’ordre avec, entre autres, l’utilisation de gaz lacrymogène, de grenades désencerclantes et des menaces au LBD.
Si la construction de l’autoroute A69 est soutenue par nombre d’élus locaux et régionaux, des écologistes et des scientifiques dénoncent la destruction de zones humides, de terres agricoles, d’arbres, d’écosystèmes et de nappes phréatiques. Le chantier a débuté en 2023 et l’autoroute doit être mise en service fin 2025. Mais les travaux sont retardés par les recours en justice et la présence d’opposants sur tout le trajet.
«Tentative de meurtre»
La situation sur place est devenue extrêmement tendue. Mi-août, des opposants installés sur un terrain privé de Saïx, avaient dénoncé des agressions à leur encontre, affirmant avoir «subi une tentative de meurtre et un incendie irresponsable». Une enquête est en cours.
En juin dernier, quelque 6 000 à 7 000 opposants (1 600 selon la préfecture) ont participé à un rassemblement interdit, émaillé d’affrontements avec les forces de l’ordre. Les heurts ne sont pas près de s’arrêter. Les habitants de la Zone à défendre (ZAD) appellent à une réunion le 28 août avec pour objectif d’«anticiper les abattages» des arbres. Leurs défenseurs avaient en effet obtenu leur protection jusqu’en septembre. Une nouvelle bataille s’annonce donc pour cet automne. L’an dernier, Thomas Brail avait donné un visage à la lutte dites des écureuils en se perchant dans un arbre devant le ministère de la Transition écologique avant d’entamer une grève de la faim et de la soif.