Alors que la planète s’est déjà réchauffée d’environ 1,3°C depuis l’ère préindustrielle, l’humanité se rapproche dangereusement du seuil de 1,5°C inscrit dans l’accord de Paris faute d’action suffisante. Mais certains responsables politiques s’accrochent à l’idée que la surchauffe serait réversible, qu’il serait possible de dépasser temporairement les 1,5°C, avant de faire redescendre la température grâce à des efforts conséquents. Cette hypothèse, appelée «overshoot» en anglais, fait partie des scénarios modélisés dans les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Mais une étude publiée mercredi 9 octobre dans la revue Nature pointe «un excès de confiance» dans cette théorie, et énumère les nombreux risques que cela comporterait.
L’idée d’un retour en arrière possible «peut détourner l’attention» de la nécessité de faire baisser fortement les émissions de gaz à effet de serre dès maintenant, estime Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et membre du Giec, qui n’a pas participé à l’étude. Autrement dit, cela revient à remettre à demain ce que l’on pourrait faire aujourd’hui. «Nous ne pouvons pas être sûrs qu’une baisse de température après un dépassement soit réalisable dans les délais prévus aujourd’hui», avertit la trentaine d’auteurs de ce travail international.
Conséquences irréversibles
Faire chuter le thermomètre mondial nécessiterait