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Libération
Réchauffement climatique

58 °C ressentis : le Brésil en alerte maximale après des records de chaleur

Alors que Brasília a enregistré 37,3 °C mardi 14 novembre, un record pour un mois de novembre, les températures élevées dans tout le pays ont également généré un pic de consommation d’électricité sans précédent.
Une voie rapide à São Paulo, qui a traversé lundi la deuxième journée la plus chaude de son histoire, avec 37,7 °C. (Miguel Schincariol/AFP)
publié le 15 novembre 2023 à 12h27

L’été ne s’est pas encore installé au Brésil que la température bat déjà des records. Une grande partie du Brésil connaît depuis ce week-end une vague de canicule extrême. L’Institut national de météorologie (Inmet) a placé 15 Etats du sud-est, du centre-ouest et d’une partie du nord du pays, ainsi que la capitale, Brasília, en alerte maximale. C’est à Rio de Janeiro, dans le sud du pays, que la chaleur est devenue intolérable mardi 14 novembre, avec 58,5 °C ressentis, selon les autorités.

Le système Alerta Rio a ainsi noté la «sensation thermique la plus élevée depuis le début des relevés» en 2014. Le précédent record de 58 °C avait été établi en février 2023. Ces mesures se fondent en fonction du vent, de l’ensoleillement et du taux d’humidité. Ce mardi, la température réelle s’est élevée à 39 °C.

De son côté, la capitale a enregistré 37,3 °C mardi, soit la température la plus élevée pour un mois de novembre depuis le début des relevés en 1962, selon Inmet. La veille, c’est la plus grande métropole d’Amérique latine, São Paulo, qui a traversé la deuxième journée la plus chaude de son histoire, avec 37,7 °C, juste sous les 37,8 °C enregistrés en octobre 2014. «Pour nous qui travaillons dans la rue, c’est insupportable avec cette chaleur. J’essaie d’arriver très tôt pour partir» à la mi-journée, explique Dora, une femme de 60 ans qui vend ses produits sur une avenue de la ville. Ces températures font suite à des mois de chaleur inédite puisque en août déjà, le mercure avait atteint des records en plein hiver austral.

Records de consommation d’électricité

La canicule a également généré coup sur coup deux nouveaux records historiques de consommation d’électricité, liés aux systèmes de climatisation, particulièrement énergivores. Après avoir dépassé pour la première fois la barre des 100 gigawatts lundi, un nouveau pic de 101,4 gigawatts a été atteint mardi, selon l’opérateur national du système électrique, une énergie produite à 60 % par de l’hydroélectricité.

La vague de chaleur, avec des températures supérieures d’environ 5 °C aux normales saisonnières, doit se poursuivre au moins jusqu’à vendredi, estime Inmet. En raison du phénomène climatique El Niño, le Brésil connaît des événements météorologiques extrêmes depuis plusieurs mois, avec d’une part une sécheresse historique qui a affecté les rivières de l’Amazonie et d’autre part de fortes pluies accompagnées de cyclones dans le Sud. La sécheresse a aussi aggravé l’ampleur des incendies dans le Pantanal, à l’ouest, la plus grande zone humide du monde. Des feux principalement causés par l’action humaine.