Marcher au fond d’un bassin olympique complètement vide, l’expérience est déroutante. Elle permet surtout d’imaginer la quantité d’eau colossale nécessaire pour le remplir. Et l’énergie qu’il faut mobiliser pour le maintenir à 28 degrés toute l’année. A Bordeaux, le grand bain de la piscine Judaïque, un bijou architectural Art déco construit en plein centre-ville au milieu des années 30, est en phase de rénovation du sol au plafond jusqu’au début de l’été 2024. Dès juin et jusqu’à mars 2025, ce sera au tour du petit bassin de troquer l’odeur du chlore, le clapotis de l’eau et le brouhaha des baigneurs contre les échafaudages et les casques de chantier. L’objectif est de rendre la piscine municipale – l’une des cinq que compte la ville – plus accessible, plus accueillante et, avant tout, moins gourmande en énergie.
Avec 280 000 baigneurs annuels, c’est le bâtiment municipal le plus énergivore de Bordeaux, l’équivalent de 5 % des factures de gaz de la ville. «Un gouffre énergétique et financier, insiste l’adjoint au maire chargé de la sobriété dans la gestion des ressources naturelles, Laurent Guillemin. Deux autres piscines, également en travaux, font partie du top 10. Leur modernisation est devenue une nécessité.» Contrairement à ce que l’on peut imaginer, «ce n’est pas l’eau qui demande le plus d’énergie, c’est chauffer l’air à 28 degrés», détaille l’élu, ingénieur spécialiste de l’énergie de formation.
A lire aussi
A l’instar de Bordeaux, nombre de collectivités, pro