Alors que l’île s’enfonce dans une terrible crise de l’eau, la saison des brûlis démarre à Mayotte. Cette technique vise à étendre les terres cultivables en gagnant du terrain sur la forêt par l’usage du feu. Depuis plusieurs décennies, le fléau de la déforestation a fait son retour sur l’île, où 50 hectares boisés disparaissent chaque année. «On est en train de bousiller des forêts dont on a besoin pour protéger la ressource en eau», s’étrangle Michel Charpentier, président de l’Association des naturalistes de Mayotte. «Cette phase de déboisement actif aggrave le déficit de pluie et s’ajoute à la surexploitation des ressources, confirme Dominique Paget, directeur de l’Office national des forêts (ONF) à Mayotte. Si on ne fait rien, dans 15 ans, il n’y aura plus de forêt et plus d’eau.»
Car les arbres ont un rôle essentiel : ils captent les pluies pendant la saison humide et les aident à s’infiltrer grâce à leurs racines qui aèrent le sol. L’eau regagne ainsi facilement les nappes phréatiques, qui stockent le précieux liquide, avant de le relâcher