Températures glaciales, gelées «généralisées», vent mordant et neige à basse altitude… Une vague de froid a commencé à s’installer sur la France ce dimanche 7 janvier, avec une chute des températures de plus de 10 °C à l’échelle nationale. L’épisode va s’intensifier dans une grande partie du pays jusqu’à mardi, journée où le mercure devrait être au plus bas depuis six ans, selon les prévisions. Alors que plusieurs dizaines de départements passent en vigilance jaune, cette situation a d’ores et déjà poussé certaines préfectures – notamment dans l’est du pays – à activer leur plan «grand froid». On vous explique en quoi consiste ce dispositif régulièrement activé en période hivernale.
Quand peut-on déclencher ce dispositif ?
Le plan «grand froid» peut être activé annuellement du 1er novembre au 31 mars, en cas de vague de froid. Il s’agit d’un épisode de temps froid caractérisé par sa persistance, son intensité et son étendue géographique, d’une durée d’au moins deux jours, détaille le site de la préfecture d’Ile-de-France. Les températures atteignent alors des valeurs nettement inférieures aux normales saisonnières de la région concernée.
Il se compose de trois niveaux de vigilance, dépendant directement du relevé quotidien des températures diurnes et nocturnes. Un niveau 1 «temps froid» en cas de températures positives dans la journée, mais comprises entre zéro et -5 °C la nuit ; un niveau 2 «grand froid» en cas de températures négatives le jour et comprises entre -5 °C et -10 °C la nuit ; et un niveau 3 «froid extrême» en cas de températures négatives le jour et inférieures à -10 °C la nuit.
Qui peut l’activer ?
Le plan grand froid peut être déclenché à l’échelon départemental par les préfectures de région. Ces dernières s’appuient sur la vigilance et les données météorologiques transmises par Météo-France.
Dans le cas du niveau 3 «froid extrême», le préfet prend la main pour gérer l’épisode en coordonnant l’ensemble des actions sur son territoire.
En quoi consiste-t-il ?
Ce dispositif prévoit d’ouvrir des places d’accueil d’urgence dans des bâtiments publics non prévus à cet effet normalement, par exemple des gymnases ou des écoles, afin de protéger les personnes sans domicile. Concrètement, le ministre délégué à la Ville et au Logement demande aux préfets de région d’analyser l’ensemble des sites vacants sur leurs territoires, en s’appuyant sur la liste mise à disposition par la direction immobilière de l’Etat, afin de recenser les bâtiments à même d’offrir des places d’hébergement temporaires, en plus des quelque 198 000 disponibles dans le pays.
Les bâtiments concernés doivent être «tout ce qui est dans un état correct, avec une capacité à remettre en route le chauffage et qui est disponible», comme l’expliquait le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, lors du dernier déclenchement du plan, il y a un an. Est prévue la possibilité, en cas de besoin, de prises en charge supplémentaires en structures d’hébergement d’urgence et à l’hôtel.
Reportage
Les préfets en région peuvent également augmenter les moyens humains et financiers dédiés aux maraudes ou au 115, le numéro d’urgence pour les personnes sans abri, et renforcer les effectifs du Samu social. En l’occurrence, dans le plan «grand froid» déclenché ce week-end par plusieurs préfectures de l’Est, il est bien précisé qu’il doit y avoir «une intensification de l’intervention des maraudes […] assurées par la Croix-Rouge française et l’Ordre de Malte» le temps du dispositif, ainsi qu’un «élargissement des amplitudes horaires des accueils de jour» pour les personnes vulnérables.
Un autre volet du dispositif concerne l’information et la prévention : les services de l’Etat sont tenus de communiquer sur les différents risques météorologiques et sur les mesures à prendre face aux aléas dus à cette vague de froid.