Un tsunami sur les côtes françaises ? Pas pour demain. Même si la France a déjà été submergée par des vagues de plusieurs mètres de haut par le passé, le risque reste relativement faible. Qu’à cela ne tienne : mieux vaut s’y préparer. Vendredi 19 janvier, entre 10 heures et 10 h 30, les téléphones de milliers de Français vont émettre un son d’alerte très fort, même en mode silencieux. Une sonnerie qui sera accompagnée d’un message évoquant l’arrivée d’un tsunami sur les côtes françaises. Il s’agit d’un test grandeur nature du système FR-Alert, destiné à avertir massivement les populations d’un danger imminent.
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Neuf départements sont concernés par cet entraînement : les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhône, le Var, les Alpes-Maritimes et la Corse. L’alerte, qui fonctionne sur tous les téléphones (et pas que les smartphones), concernera seulement les personnes présentes à proximité du littoral, sur les «plages, ports et zones urbanisées les plus proches de la mer», précisent les préfectures des départements concernés. «Aucune action n’est attendue de la part de la population», ajoutent les préfets, ce test ayant uniquement vocation à vérifier que le système FR-Alert fonctionne. Il convient donc de ne pas contacter les services de police et de secours et de ne pas relayer «de fausses rumeurs sur les réseaux sociaux».
Ce test est également l’occasion de sensibiliser la population. Les préfectures rappellent les réflexes à adopter en cas de véritable alerte tsunami : gagner un point haut, ne pas prendre sa voiture, laisser ses enfants à l’école qui seront pris en charge, et pour ceux en mer, se diriger vers le large. Si le Pas-de-Calais est désormais coutumier du dispositif pour les alertes inondations, on imagine moins des tsunamis s’abattre sur les côtes françaises. Cette véritable onde océanique résulte d’un tremblement de terre, d’un glissement de terrain ou d’une éruption sous-marine. Elle se caractérise par des vagues de plusieurs mètres de haut, et est à l’origine de grandes catastrophes comme l’accident nucléaire de Fukushima, ou la mort de 250 000 personnes en 2004 dans l’océan Indien.
Interview
Le risque, encore peu considéré ou souvent ignoré des populations littorales françaises, existe bel et bien dans le pays. Selon l’inventaire historique des tsunamis en France du Bureau des recherches géologiques et minières (BGRM), 80 tsunamis se sont déjà produits depuis 1564 dans le pays, dont 32 en outre-mer, territoires les plus soumis aux tsunamis du fait de leur présence dans d’autres océans. Mais la France métropolitaine n’y échappera sûrement pas : l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) estime à «100 % de chances» qu’un tsunami se produise en Méditerranée «au cours des trente prochaines années». Mieux vaut prévenir que guérir.