Ils n’étaient plus que deux, terrés dans un tunnel creusé sous le village. Les derniers militants écologistes qui protestaient contre l’extension d’une mine à ciel ouvert à Lützerath, en Allemagne, ont été délogés par la police ce lundi. Les deux activistes, réfugiés depuis plusieurs jours sous terre, sont ressortis à la surface en fin de matinée. Cet événement met fin à une vaste opération de police, visant à évacuer les manifestants du site, occupé depuis mercredi.
Ces militants protestaient contre l’extension d’une mine de lignite à ciel ouvert, impliquant la disparition du village de Lützerath, dans le bassin rhénan, entre Düsseldorf et Cologne. Ce lieu, qui est devenu un symbole de la résistance aux combustibles fossiles, a attiré samedi des milliers de manifestants, dont la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg.
Pour aller plus loin
Au total, les organisateurs du mouvement ont affirmé que 35 000 personnes s’étaient rassemblées dans le village ces derniers jours (15 000 selon les forces de l’ordre). C’est la deuxième évacuation qu’organise la police allemande en moins d’une semaine. Mercredi dernier, l’évacuation forcée avait poussé les militants pro climat à se rassembler devant la permanence du vice-chancelier écologiste, Robert Habeck.
Ce week-end, plusieurs manifestants ont accusé la police d’avoir réprimé avec «violence» les rassemblements qui ont dégénéré en affrontements au cours desquels des dizaines de policiers et de manifestants ont été blessés. Le gouvernement juge nécessaire l’extension de la mine gérée par le géant RWE pour la sécurité énergétique de l’Allemagne qui doit compenser l’interruption des livraisons de gaz russe.
Un motif impérieux que contestent les opposants au nom de la lutte contre les énergies fossiles. «C’était nécessaire. Mais bien sûr que c’est un péché vis-à-vis de la politique climatique, et que nous devrions travailler à ce que cela dure le moins de temps possible», s’est défendu lundi Robert Habeck.