Menu
Libération
Brrrrrrr

«Après trente minutes de marche, mon Coca avait gelé» : la Scandinavie grelotte sous une vague de froid historique

Alors qu’une vague de froid s’abat sur les pays de l’Europe du Nord, la Suède a enregistré sa température la plus basse en 25 ans pour un mois de janvier. Dans le nord du pays, en Laponie, le thermomètre a affiché -43,6 °C dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 janvier.
Un couple chaudement vêtu se promène avec son chien chaudement vêtu sur une jetée au bord de la mer dans le sud de Helsinki, en Finlande, ce 4 janvier 2024. (Heikki Saukkomaa/Lehtikuva.REUTERS)
publié le 4 janvier 2024 à 19h50

La Suède, la Finlande et la Norvège grelottent. Avec -43,6 °C en Laponie, la Suède a enregistré mercredi 3 janvier la température la plus basse en 25 ans pour un mois de janvier sur son territoire. Une vague de froid extrême qui touche aussi tous les pays scandinaves voisins depuis ces dernières 24 heures : neige bloquant la circulation, plusieurs centaines de foyers privés d’électricité pendant six heures, conduites d’eau gelées…

«Il s’agit de la température la plus basse en janvier que la Suède ait connu depuis 1999», relève ainsi Mattias Lind, de l’agence météorologique nationale suédoise SMHI. Ces mesures, réalisées à la station de Kvikkjokk-Årrenjarka dans la partie septentrionale du pays, constituent même «la température la plus basse enregistrée à cet endroit précis depuis que les mesures ont commencé» sur le site en 1888, précise-t-il. Le thermomètre dans plusieurs autres stations du nord de la Suède affichait également des températures inférieures à -40 °C ce mercredi 3 janvier. «J’ai commandé un plat à emporter hier. Après trente minutes de marche, le Coca avait gelé», s’amuse alors une internaute sur le site du groupe de télévision SVT.

A Helsinki, la capitale finlandaise où les températures avoisinent quant à elles les -15 °C, la population demeure néanmoins imperturbable face au froid encore plus glacial annoncé dans les prochains jours. «J’aime vraiment ça. C’est une question d’état d’esprit, je suppose», s’exclame Katja, une jeune femme originaire de la ville. Et «une question de vêtement», précise-t-elle quand même.

Trafic perturbé et coupures d’électricité

Bien que la région soit habituée aux températures très basses, cette vague de froid a contraint les compagnies de bus à suspendre leurs activités. La compagnie ferroviaire locale «Vy» a ainsi annoncé mardi 2 janvier annuler tous les trains circulant au nord de la ville suédoise d’Umea pendant plusieurs jours. A Stockholm, capitale du royaume scandinave, dix à vingt centimètres de neige étaient attendus mercredi, selon l’agence météorologique nationale. Le trafic ferroviaire connaît aussi des perturbations en Finlande voisine, où un record saisonnier de -38,7 °C a été enregistré mardi soir dans le nord de la région lapone.

Ailleurs dans le pays, la ville de Tampere, située dans le sud-ouest, a vu ses conduites d’eau geler, privant environ 300 personnes d’eau courante mardi, selon le média local Yle. Dans la commune suédoise de Kiruna, quelque 800 foyers ont été dépourvus d’électricité entre 10 heures et 16 heures ce mercredi, selon le média local NSD, alors qu’il faisait -41 °C à l’extérieur.

Un froid encore plus glacial à venir

Des températures négatives extrêmes sont également attendues pour la fin de la semaine en Norvège. Dans la capitale Oslo, les températures pourraient tomber à -27 °C ce week-end, selon l’Institut météorologique norvégien, alors que de très fortes chutes de neige ont déjà semé le chaos dans le sud du pays. Des écoles ont dû être fermées, et des vols annulés. Plus au sud, au Danemark, l’arrivée d’un ferry en provenance d’Oslo vers Copenhague a aussi été repoussée jusqu’à ce jeudi matin, le mauvais temps empêchant le bateau et ses quelque 900 passagers d’accoster. L’armée a par ailleurs été appelée à la rescousse pour aider au transport des malades les plus graves, les ambulances ayant du mal à se déplacer.

Malgré des croyances erronées, ces vagues de froid hivernal ne contredisent pas la tendance globale au réchauffement climatique à l’échelle de la planète. «Même dans un monde qui, en moyenne, se réchauffe, la variabilité naturelle du temps rend possible un froid extrême et de la neige à tout moment», expliquent Ben Clarke de l’université d’Oxford et Friederike Otto, de l’Imperial College London, tous deux membres du World Weather Attribution (WWA), qui étudie le lien entre les phénomènes météorologiques extrêmes et le réchauffement climatique.