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Océans

Au large du Finistère, les floraisons turquoise de plancton piègent le carbone

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Dans l’Atlantique Nord, le printemps est la saison des «blooms» de phytoplancton. Des chercheurs étudient l’effet du réchauffement sur ces micro-organismes, nécessaires pour lutter contre le CO₂.
A l'ouest de la France, le 11 mai. (Sentinel-2/Copernicus)
publié le 5 juin 2024 à 6h13

En gravitant au-dessus de nos têtes, les satellites qui passent au peigne fin la planète bleue capturent en ce moment même des images envoûtantes au large du Finistère. Depuis quelques semaines, d’immenses rubans d’eau turquoise se mouvant au gré des courants viennent se mêler au bleu profond de l’océan. Le phénomène n’a rien d’inhabituel : le printemps marque le début de la saison des floraisons, ou «bloom» pour sa traduction anglaise, de phytoplancton dans l’Atlantique Nord. A l’instar des plantes sur la terre ferme, ces organismes unicellulaires végétaux utilisent la photosynthèse pour se développer ; ils captent le dioxyde de carbone et les nutriments dissous dans l’océan et, grâce à la lumière du soleil, les transforment en matière organique. Maillon essentiel de la chaîne alimentaire, ce peuple marin microscopique se fera en partie consommer dans les mois à venir par le zooplancton (plancton animal), qui sera à son tour dévoré par les poissons ou les crevettes.

La partie qui aura résisté à ces appétits jouera un rôle primordial dans le cycle du carbone en coulant dans les profondeurs océaniques sous forme de petits flocons sédimentaires, surnommés «neige marine», dans lesquels le gaz est séquestré. «Le phytoplancton est le principal moteur de la pompe biologique de carbone. Il a une tr