Une vingtaine de minutes avant le début du rassemblement, quelques manifestants sont déjà sur les lieux, place de la Nation, à Paris. Assis sur un banc, Ulysse, 16 ans, finalise sa pancarte. Feutre noir à la main, il y inscrit «#FREEPAULWATSON». Timothé, 18 ans, le regarde faire. «L’arrestation de Paul Watson est immorale. On ne devrait pas être criminalisé quand on défend la planète, la vie, nos moyens de subsistance», s’indigne-t-il. «D’autant plus qu’il se bat contre la chasse à la baleine, une pratique interdite depuis des années», renchérit Ulysse.
Le 21 juillet, le militant écologiste, fondateur de l’ONG de protection des mers et océans Sea Shepherd, a été arrêté au Groenland. Depuis, il est placé en détention et ce, au moins jusqu’au 15 août. Le Danemark devra se prononcer sur son extradition, demandée par le Japon. «Un arrêt de mort», résume simplement Lamya Essemlali, présidente de la branche française de Sea Shepherd, appuyée par de nombreux militants. «Paul Watson a 73 ans. S’il est emprisonné au Japon, il y mourra», s’inquiète Pascal, 65 ans. Alors pour soutenir Sea Shepherd, des membres d’autres associations de protection de l’environnement sont venus au rassemblement : L214, Extinction Rebellion, One Voice et Projet Animaux Zoopolis.
«Une liste qui existe pour traquer les criminels et les trafiquants»
L’incarcération de Paul Watson laisse un sentiment d’injustice à Michel Blazy, organisateur du rassemblement et coordinateur du groupe parisien de Sea Shepherd France. «Il a été placé sur la liste rouge d’Interpol par le Japon. Une liste qui existe pour traquer les criminels et les trafiquants. Mais lui n’est rien de tout ça», proteste-t-il. A quelques mètres, Tristan partage le même sentiment. Du haut de ses 9 ans, le jeune garçon est venu accompagné de sa maman, Amandine. Pancarte à la main, il ne comprend pas la situation : «Il a sauvé des baleines mais à la fin, c’est lui qui est emprisonné.»
Tribune
Amandine n’est pas la seule à être venue avec son enfant. Maylee, 14 ans, voulait elle aussi être présente aux côtés de sa mère, Laetitia. Alors pour sa première manifestation, elles se sont habillées de la même façon : tee-shirt blanc avec écrit dans leur dos toujours le même hashtag : «#FREEPAULWATSON». Au bord du trottoir, elles brandissent leurs pancartes à la vue des voitures passantes. «On essaye de sensibiliser un maximum de monde», explique Laetitia.
Si Maylee tenait autant à venir à ce rassemblement, c’est parce que, pour elle, Paul Watson est un militant écologiste particulier. «C’est une des seules personnes à réellement passer à l’action pour sauver l’environnement», raconte-t-elle. Adrien, lui, voit Watson comme un «symbole de l’action». «Il n’y a pas assez d’actions dans les associations environnementales et Sea Shepherd représente justement cette action concrète et efficace.» Aux côtés d’autres manifestants, il crie : «Libérez Paul Watson !» Verdict le 15 août, à la Haute Cour du Groenland.