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Réchauffement climatique

Aux Deux-Alpes, le ski d’été dans la soupe au schuss

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Une saison à la montagnedossier
La station iséroise, seul domaine français encore ouvert, a fermé dimanche, le recul glaciaire ayant diminué le nombre de pistes skiables. Alors que les exploitants cherchent des solutions techniques pour retarder l’échéance climatique, les experts soulignent, eux, l’aberration des mesures proposées.
La station de ski des Deux-Alpes (Isère) à 3400 mètres, le 9 juillet. (Pablo Chignard /Libération)
par François Carrel, Envoyé spécial aux Deux-Alpes (Isère)
publié le 10 juillet 2022 à 17h53
(mis à jour le 10 juillet 2022 à 20h24)

Le changement climatique aura-t-il la peau du ski d’été ? La station des Deux-Alpes (Isère), dans le massif des Ecrins, a fermé ce dimanche son domaine dédié sur le glacier de Mont-de-Lans, un gros mois plus tôt que l’an dernier, faute de neige. Sur les pentes douces de la calotte glaciaire qui s’étage de 3200 à 3 600 mètres d’altitude, sillonnées de pistes de ski, il n’y a souvent plus que quelques centimètres de neige. Par endroits, la glace est à vif, l’eau ruisselle, des graviers apparaissent. «Les conditions pour le ski sur le glacier ne sont pas bonnes, avec un vrai problème de sécurité pour les kids», tranche Clara, entraîneuse italienne d’un club de ski romain, entourées de son groupe de petits compétiteurs de 7 à 12 ans. Lilou, jeune Parisienne, fait la moue : «Neige fondue, ruisseaux en travers des pistes qui sont très peu nombreuses : c’est ennuyant. Si c’est pour faire du ski comme ça, l’an prochain je ne viendrai plus.»

Faiblesse des chutes de neige cet hiver, canicule printanière, températures moyennes record, les conditions climatiques de cette année ont plombé la saison de ski d’été. Val-d’Isère (Savoie) a renoncé dès le mois de mai à ouvrir le glacier du Pissaillas, Tignes (Savoie) a dû fermer ses pistes sur le glacier de la Grande-Motte le 1er juillet et les Deux-Alpes, qui restaient le seul domaine français ouvert, n’auront donc tenu que dix jours de plus. «Ce n’est pas une décision facile sur le plan économique, mais elle s’impose à nous :