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Aux Pays-Bas, un méga projet de stockage du CO2 finalement autorisé

Le Conseil d’Etat des Pays-Bas a donné mercredi 16 août son feu vert à un méga projet controversé de stockage de CO2 en mer du Nord, dont le lancement était initialement prévu pour 2026.
Bart Jan van Ettekoven, président de la section de droit administratif du Conseil d'État, lors du jugement de l'affaire de l'azote Porthos. (Jeroen Jumelet /AFP)
publié le 16 août 2023 à 15h52

Feu vert. Le Conseil d’Etat des Pays-Bas a approuvé, mercredi 16 août, un méga projet controversé de stockage de CO2 en mer du Nord, dont le lancement était initialement prévu pour 2026. Devant la justice, une organisation néerlandaise de défense de l’environnement s’est échinée à expliquer les dangers pour la planète et le climat que représenteraient ces travaux, générateurs d’importantes émissions d’oxyde d’azote.

«Le plan d’intégration et les autorisations environnementales dudit projet Porthos sont maintenus, a tranché la plus haute juridiction administrative française, rapportant sa décision dans un communiqué. Cela signifie que le projet Porthos peut se poursuivre.»

Le projet de captage et de stockage du dioxyde de carbone, communément appelé CCS, consiste à piéger directement le CO2 émis sur les sites industriels afin de le transporter par des conduits vers une réserve souterraine. Dans le cas du projet Porthos, le CO2 doit être conduit à l’aide de tuyaux sous-marins depuis le port de Rotterdam vers un ancien gisement de gaz dans le sous-sol de la mer du Nord déjà vidé de son contenu par une extraction antérieure.

«Augmentation temporaire des émissions»

Selon le Conseil d'Etat, les ministres néerlandais du Climat et de l’Aménagement du territoire, Rob Jetten et Hugo de Jonge, ont «démontré sur la base de données objectives» que le projet n’affectait aucunement les huit zones Natura 2000 - un réseau européen de sites naturels - environnantes. «Le projet entraîne une augmentation temporaire et limitée des émissions», a-t-il conclu.

Du côté de l’organisation de défense de l’environnement à l’origine de l’affaire, la colère se mêle à la déception. «Les Pays-Bas continuent de subventionner massivement le secteur des énergies fossiles qui enregistrent déjà des profits disproportionnés», a réagi Mobilisation pour l’environnement (MOB) dans son communiqué.

«Le stockage souterrain du CO2 (CSC) est davantage une réaction désespérée face à la réticence du gouvernement et des électeurs à vraiment agir pour le climat qu’une estimation réaliste» de son efficacité, a ajouté MOB. Avec environ un tiers du territoire sous le niveau de la mer, les Pays-Bas sont particulièrement vulnérables au réchauffement climatique, mais également l’un des plus gros émetteurs par habitant en Europe.