L’Yser est un petit fleuve prenant sa source dans le département du Nord, avant de se jeter dans la mer à Nieuport, en Belgique. D’habitude, même en été, l’eau y coule à flots. Aujourd’hui, son lit est à un niveau historiquement bas. Là où l’eau atteint d’habitude 80 centimètres de hauteur, il n’en reste plus que 4. Une pataugeoire. Son débit est vingt fois moins important qu’un mois d’août normal. «Ici, la situation a été pour la première fois critique en 2017, puis compliquée en 2019, mais là, c’est un cran au-dessus. C’est du jamais-vu», se désole David Turla, chef adjoint du service départemental du Nord à l’Office français de la biodiversité (OFB). Son faible écoulement est la manifestation directe de l’assèchement des petits ruisseaux qui l’alimentent. Selon la préfecture, la vie aquatique locale, ni habituée ni adaptée à cette situation, est «en péril». Elle a donc pour la première fois placé le bassin de l’Yser en situation de crise fin juillet.
Reportage
Aggravée par le changement climatique, la sécheresse historique du sol est en train de s’étendre aux cours d’eau, y compris dans des territoires d’habitude épargnés. Elle transforme le lit des rivières en déserts. A ce jour, «la quasi-totalité des rivières du pays» connaissent des débits inférieurs aux m