Irréductibles glaciers, ils résistaient encore et toujours au réchauffement climatique. Des exceptions dans ce monde en ébullition. Nichés à haute altitude dans les chaînes du Karakoram et du Kunlun, à la frontière entre le Pakistan, l’Inde et la Chine, ils ont, des années durant, donné du fil à retordre aux chercheurs qui tentaient de les saisir dans toute leur complexité. Ces deux dernières décennies, pendant que leurs semblables se morcelaient et rapetissaient partout sur la planète, eux n’ont presque souffert d’aucune fonte, certains enregistrant même des légers gains de volume. Le comportement de ces bastions glaciaires était tellement unique que les chercheurs l’avaient baptisé «l’anomalie du Karakoram-Kunlun».
Et puis, en février, un article paru dans la revue de référence Nature a entériné «la fin» de l’opiniâtreté de ces géants blancs. «Le réchauffement climatique est tel que même cette région glacée qui était l’ultime à tenir tête à la hausse des températures est désormais en train de décliner. C’est un très mauvais signal», décrit le glaciologue et co-auteur de l’article Etienne Berthier, rattaché au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales à Toulouse.
Alors que 2025 a été proclamée année internationale de la préservation des glaciers par les Na