Les climatologues sont des humains comme les autres, le nez sur les applis météo à guetter le retour du soleil. Directeur de recherche au CNRS, Robert Vautard, qui copréside le groupe de travail 1 du Giec, les experts du climat mandatés par l’ONU, analyse pour Libé la saison pluvieuse entamée en octobre.
La séquence de «pluie sans fin» que nous traversons depuis cet automne est-elle liée au changement climatique ?
Ces derniers mois, les pluies ont été importantes. Cela s’explique par la variabilité naturelle de la météo, son comportement aléatoire d’une année à l’autre ou d’une décennie à l’autre. Pendant de longues périodes, des dépressions ou des anticyclones peuvent se succéder. Ces «régimes de temps», comme les appellent les météorologues, mauvais ou beaux, ces longues séquences semblables, façonnent les saisons. Une fois pris dans un régime de temps pluvieux, on peut avoir l’impression que ça ne s’arrêtera jamais. Mais la fréquence des dépressions et des anticyclones reste quasi identique avec le changement climatique. L’existence de fluctuations naturelles concomitantes avec le changement climatique complexifie notre lecture de la situation. Même pour un climatologue, il n’est pas évident d’analyser une saison pourrie et de dire quelle est la part de la variabilité annuelle de la météo et du changement climatique.
Le temps de mai, alternance d’éclaircies et d’orages, s’explique lui aussi par la variabilité annuelle de la météo ?
Quand les dépressions s