Le soleil se lève à peine mais tape déjà sur la casquette de Manuel De Oliveira. Mélancoliques, ses yeux fixent la surface de l’eau, immobile. D’ordinaire, des sillons de bateaux lèchent les berges de son port, à Brienon-sur-Armançon (Yonne). Et les plaisanciers allemands, anglais ou hollandais à bord agitent des mains enthousiastes dans sa direction. Mais avec un été à plus de 32 °C, l’ordinaire n’a plus sa place.
Le Pichou, le Foulque… Aucun des bateaux amarrés à son port ne circule depuis le 16 juillet. La raison : ils se situent sur la portion du canal de Bourgogne fermée à la navigation du fait de la sécheresse, comme 579 kilomètres de canaux en France. L’interdiction s’étend sur une quarantaine de kilomètres, entre Migennes et Tonnerre. «Cette partie du canal est dépendante de la rivière de l’Armançon qui est en état d’alerte», éclaire Virginie Pucelle, directrice adjointe de Voies navigables de France (VNF) en Centre-Bourgogne.
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