Le record de 2003 a eu chaud. La France, traversée par une longue vague de chaleur précoce, vient de connaître son deuxième mois de juin le plus chaud, marqué par la sécheresse et une canicule historique, ont annoncé mercredi 1er juillet le gouvernement et Météo France.
Avec une température de 22,3 °C, «juin 2025 devient le deuxième mois de juin le plus chaud depuis le début des mesures en 1900, derrière le mois de juin 2003», a annoncé mercredi matin la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. La température moyenne sur le mois était 3,3 °C au-dessus des normales, derrière l’anomalie record de 3,6 °C de juin 2003, selon l’agence météorologique nationale.
Onze jours supérieurs à 35 degrés à Avignon
Cette mesure historique a été alimentée par «une vague de chaleur précoce et longue» qui «a débuté le 19 juin sur la France et devrait se terminer dans les premiers jours de juillet», note Météo France. Il s’agit de la 50e vague de chaleur nationale depuis 1947, dont 33 ont eu lieu au XXIe siècle, illustrant l’augmentation de la fréquence des fortes chaleurs sous l’effet du réchauffement climatique.
«Le nombre de jours durant lesquels la température maximale a dépassé 35 °C sur certaines villes est inédit pour un mois de juin», ajoute l’agence nationale dans son bilan mensuel : onze jours à Avignon (Vaucluse), battant le record de sept jours de 2022, neuf à Toulouse, Nîmes et Carcassonne, quatre à Colmar (Haut-Rhin). «Seules quelques régions près de la Manche et les zones de relief n’ont pas connu de températures supérieures à 30 °C», poursuit l’observatoire. Une température de juin rendue 2,5 °C plus chaude du fait du réchauffement climatique, notait Libé le 23 juin, avant le climax de la vague de chaleur.
Le record national de 46 °C, établi en 2019 dans la commune de Vénargues dans l’Hérault, tient toujours, mais la barre des 40 °C a été franchie à plusieurs endroits dans le pays lors de cinq journées différentes en juin.
Nuits «suffocantes» et risques d’incendie
Autre indicateur, très scruté par les professionnels de santé car décisif dans la résistance des personnes fragiles aux chaleurs extrêmes mortifères, «les nuits sont restées suffocantes près de la Méditerranée», fréquemment au-dessus de 20 °C, «conséquence d’une température de l’eau très chaude (25 °C, + 5 °C par rapport à la normale)».
Selon des données de Météo France analysées par l’AFP, seules 10 journées depuis 1947 ont été plus chaudes à l’échelle nationale que le 30 juin : ce jour-là, le plus chaud jamais mesuré en juin, a vu l’indicateur thermique national, établi par la moyenne journalière de 30 stations représentatives du territoire, s’arrêter à un exceptionnel 28,2 °C.
Canicule
Dans le même temps, «les précipitations sont déficitaires de 30 % en moyenne sur le pays, avec un déficit particulièrement marqué près de la Méditerranée», avec des pluies «parfois même inexistantes comme à Marseille, Cassis ou encore Ajaccio et Calvi». Conséquence de la chaleur, de l’ensoleillement et du manque de pluie, la «sécheresse des sols s’est installée dès le début du printemps sur le tiers nord de la France», affectant la végétation, les forêts et l’agriculture et augmentant par conséquent les risques d’incendie.