L’Hexagone suffoque. Alors que l’été commence tout juste, le pays vit sa 50e vague de chaleur depuis 1947. 53 départements seront placés en vigilance orange canicule au fil du week-end, de l’Ile-de-France à l’Arc méditerranéen, de la Vendée au Doubs. Météo France s’attend à ce que les températures atteignent de 34 à 38 °C ce samedi 28 juin dans les départements concernés par la vigilance. Dimanche et lundi, les deux tiers du pays étoufferont sous une température d’au moins 35 °C. En cause : ce que l’on appelle un «dôme de chaleur», un terme popularisé par l’épisode record de chaleur au Canada à l’été 2021.
Concrètement, le dôme de chaleur est une masse d’air très chaud qui se bloque sur un territoire en raison de fortes pressions en altitude. Cette masse se retrouve plaquée vers le sol et, ainsi comprimée, monte en température sur place. Comme dans une cocotte-minute. La chaleur peut ensuite s’étaler sur plusieurs semaines si rien ne vient chasser cette bulle d’air.
«Nouvelle norme»
«S’il n’y a plus de vents assez forts en altitude, la masse d’air ne bouge pas, c’est pourquoi la chaleur stagne», expliquait à Libération Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo-France, à l’époque du dôme de chaleur frappait le Canada en 2021. C’est également ce phénomène qui avait touché la France lors de la canicule d’août 2003, qui avait provoqué la mort de plus de 20 000 personnes.
🟠 #VigilanceOrange #Canicule en cours sur 14 départements
— Météo-France (@meteofrance) June 28, 2025
Dimanche, les très fortes chaleurs s'étendent et 53 départements passent en #VigilanceOrange #canicule
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Une conséquence directe du dérèglement climatique, comme l’expliquait déjà Frédéric Nathan : «Les remontées d’air chaud existaient dans le passé, ça existera encore demain. Mais en termes de chaleur, ces masses d’air sont un cran au-dessus de ce qu’elles étaient il y a quatre-vingts ans. Cela est imputable au réchauffement climatique.»
Cette météo extrême «devient malheureusement la nouvelle norme», regrettait ainsi en 2023 le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas.
Il faut dire que les records s’enchaînent, en France comme partout dans le monde. Le 23 juin dernier, des climatologues ont confirmé le lien entre «le changement climatique d’origine humaine» et la vague de chaleur qu’a subi l’Europe de l’Ouest entre les 20 et 22 juin, avant même le solstice d’été. Elle a été 2,5 °C plus chaude que des événements similaires entre 1950 et 1986. Et avec la chaleur, ses conséquences sur la santé de la population : en 2023, les températures anormalement élevées ont provoqué 50 000 morts en Europe.