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Haute montagne

Chutes de pierres et de bouts de glace… le Mont-Blanc, un massif de plus en plus instable

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Dans les sommets prisés des alpinistes, un accident mortel et plusieurs éboulements rocheux viennent rappeler que les risques se multiplient en montagne sous l’effet du changement climatique.
Sur cette vue aérienne, le glacier d'Argentière, situé dans la chaîne de montagnes du massif du Mont-Blanc, se termine au niveau d'un précipice par lequel il descendait autrefois, le 30 juillet 2024, près de Chamonix. (Sean Gallup/Getty Images.AFP)
publié le 7 août 2024 à 20h29

Un Français tué, deux Allemands disparus encore recherchés et quatre autres alpinistes gravement blessés. La très prisée ascension du mont Blanc du Tacul, sommet de Haute-Savoie à 4 200 mètres d’altitude voisin du mont Blanc, a connu un nouvel accident mortel lundi 5 août tôt le matin. Le drame a été causé par une chute de sérac, un morceau de glacier qui s’est détaché et qui, du fait de la pente, a dégringolé sur le versant nord. Un lieu connu pour sa dangerosité.

«Il y a déjà eu plusieurs fois des blessés et des morts à cet endroit-là. Les chutes de sérac sont liées à l’écoulement naturel du glacier, qui se déforme. Elles sont régulières, peuvent se produire de jour comme de nuit, été comme hiver, et engendrer des avalanches, indique le glaciologue Antoine Rabatel, de l’Institut des géosciences et de l’environnement (IGE) à Grenoble. C’est un peu la roulette russe.» Dans cette zone, le changement climatique n’a pas d’incidence, car la glace reste particulièrement froide à cette altitude. «Ce phénomène glaciaire est indépendant des températures. On a en moyenne