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Climat : en Antarctique, la banquise atteint son deuxième plus bas niveau pour un mois de mars

La banquise continue son déclin en Antarctique. Le niveau de glace de mer au mois de mars 2023 est le deuxième plus bas en 45 ans de données satellitaires, révèle ce jeudi l’observatoire Copernicus. Les températures mondiales battent également des records.

ANTARCTIQUE - 08 FÉVRIER : Des icebergs autour de l'île Horseshoe dans le cadre de la 7e expédition scientifique nationale en Antarctique. (Sebnem Coskun/Anadolu Agency.AFP)
Publié le 06/04/2023 à 13h43

Depuis le début de l’année, l’Antarctique suffoque sous des records de chaleur. Après des mois de janvier et février historiques, la région a connu son deuxième mois de mars le plus chaud jamais enregistré. L’étendue de la banquise a également atteint son deuxième plus bas niveau pour ce mois, selon les données de l’observatoire européen du climat publiées ce jeudi.

«Après une étendue record en février, la banquise antarctique a atteint sa deuxième étendue la plus basse pour mars dans l’ensemble de données satellitaires de 45 ans, poursuivant la tendance à long terme du déclin de la banquise polaire», note Samantha Burgess, cheffe adjointe de l’observatoire du changement climatique Copernicus de l’Union européenne.

Un niveau 28 % sous la moyenne

En mars, c’est-à-dire en plein automne austral, l’étendue de glace de mer se situait à 28 % sous la moyenne. Elle a atteint 3,2 millions de km², soit 1,2 million en dessous de la moyenne 1991-2020 pour ce mois, précise un porte-parole de Copernicus. Aussi, les concentrations de glace de mer étaient bien inférieures à la moyenne dans tous les secteurs de l’océan Austral. De l’autre côté de la Terre, l’étendue de la banquise arctique était de 4 % inférieure à la moyenne.

L’observatoire Copernicus estime que le mois dernier a été le deuxième mars le plus chaud au niveau mondial, ex æquo avec les mois de mars 2017, 2019 et 2020. Le record du mois de mars le plus chaud reste à 2016. En mars, les températures ont été au-dessus de la moyenne en Europe centrale et du Sud, mais inférieures à la moyenne sur la plupart de l’Europe du Nord. Il a également fait plus chaud que d’habitude sur de vastes régions comprenant l’Afrique du Nord, le sud-ouest de la Russie et l’essentiel de l’Asie, où de nombreux records mensuels ont été battus.

Des températures bien supérieures à la moyenne ont également été observées dans le nord-est de l’Amérique du Nord, l’Argentine et les pays voisins, une grande partie de l’Australie et la côte de l’Antarctique, précise le communiqué de l’observatoire. À l’inverse, il a fait beaucoup plus froid que la moyenne dans l’ouest et le centre de l’Amérique du Nord.

Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, dépassant toutes de plus d’un degré les températures de l’ère préindustrielle, établissait Copernicus en janvier. Ce réchauffement est le fruit de l’activité humaine, notamment de l’utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) qui libèrent des gaz à effet de serre.