La France vient de connaître son «mois de septembre le plus arrosé depuis vingt-cinq ans», confirme Météo France dans son bilan mensuel publié ce lundi 30 septembre. L’Hexagone a reçu environ 60 % de pluie en plus que la normale saisonnière. Si le sud de la Bretagne, le Languedoc et le Roussillon font exception, l’excédent d’humidité a été observé partout ailleurs. Il est particulièrement marqué en Nouvelle-Aquitaine, dans le Massif central, le Bassin parisien, sur les côtes de la Manche, dans les Alpes du Nord et le nord de la Corse. A Oletta (Haute-Corse), par exemple, il a plu quatre fois plus que la normale. A Gavarnie (Hautes-Pyrénées), c’est trois fois plus.

«Tout au long du mois, les épisodes pluvieux se sont succédé, engendrant par endroits des inondations et des coulées de boue», rappelle Météo France. Le 4 septembre, un épisode méditerranéen a ainsi déversé à Mandelieu-la-Napoule et Fréjus (Alpes-Maritimes) l’équivalent d’un mois et demi de pluie. Puis une goutte froide, le 6 et le 8 septembre, a généré l’équivalent d’un mois de précipitations à Limoges (Haute-Vienne) et Coutances (Manche). Enfin, une rivière atmosphérique a douché une grande partie de la France les 25 et 26 septembre : de Mont-de-Marsan (Landes) à Melun (Seine-et-Marne), l’équivalent d’un mois de pluie a été enregistré.

Ce mois de septembre hors normes succède à de nombreux mois humides depuis le début de 2024. Résultat : dans la capitale, il a déjà plu, à la fin de ce mois, autant que durant une année entière.

Paris n’est pas la seule ville à avoir dépassé les cumuls annuels de pluie. Météo France fait état d’autres métropoles dans le même cas : Strasbourg, Clermont-Ferrand, Le Mans ou encore Nice. Idem à Cannes, qui a notamment été surprise par une averse soudaine qui a provoqué des inondations lundi. De plus petites villes telles que Melun, Saint-Nazaire ou le Puy-en Velay ont également été copieusement arrosées en 2024.

Reste qu’aucune des villes citées n’a pour l’heure égalé ou battu les records de pluie enregistrés en une année entière. «Dépasser les normales, ça arrive, mais pour savoir si c’est exceptionnel il faudra voir à la fin de l’année si on atteint les records annuels», signale Lucien Vernezoul, prévisionniste à Météo France. Il reste encore trois mois pour s’en approcher. «L’automne fournit d’habitude une pluviométrie importante», rappelle le prévisionniste de Météo France. Il semble notamment possible qu’à Paris l’année 2024 se classe parmi le top 10 des années les plus pluvieuses.

Pour arriver en première position de son propre top 10, Strasbourg devra atteindre 811 mm, contre 669 mm actuellement. Si les mois d’octobre, novembre et décembre apportent des quantités situées dans la moyenne saisonnière, le record absolu de 1987 enregistré dans la capitale alsacienne pourrait bien être approché, voire battu.

En revanche, dans les Pyrénées-Orientales, de telles prouesses semblent impossibles. La tendance reste à l’opposé de la majeure partie du territoire : à Perpignan, il a pour l’heure plu deux fois moins qu’une année classique. La sécheresse se poursuit donc dans ce territoire pour la troisième année consécutive.

Article mis à jour le 30 septembre avec le bilan de Météo France.