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Libération
Sommet du climat

COP 29 à Bakou : le Royaume-Uni se positionne comme un moteur de la diplomatie climatique

Représenté en force à la COP29, le Royaume-Uni a dévoilé ce mardi 12 novembre d’ambitieux objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. «Libération» fait le point sur cette deuxième journée.
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer (avec ses lunettes) lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique COP29 en Azerbaïdjan, le 12 novembre 2024. (Murad Sezer/Reuters)
publié le 12 novembre 2024 à 21h13

La deuxième journée de la COP 29 qui se tient à Bakou en Azerbaïdjan a accueilli plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, bien que la plupart des dirigeants du G20, appelé à contribuer le plus en raison de sa responsabilité historique, n’ont pas fait le déplacement. Mais ce n’est pas le cas de la délégation britannique : représenté en force à la COP29 de Bakou, le Royaume-Uni aspire à s’afficher en tête de proue de la diplomatie climatique et a dévoilé ce mardi d’ambitieux objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. Des annonces saluées prudemment par les ONG alors que les dirigeants se sont succédé à la tribune : certains appelants à redoubler d’efforts face au réchauffement climatique, tandis que d’autres ont continué de chanter les louages du gaz et du pétrole.

Les objectifs ambitieux du Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique travailliste, Keir Starmer, a ainsi annoncé que son pays s’engageait à réduire «d’au moins 81 %» ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035 par rapport à 1990. Il a aussi appelé les autres pays à «présenter des objectifs ambitieux». «Un problème mondial nécessite également un partenariat mondial et une coopération internationale responsable», a insisté lors d’une conférence de presse Keir Starmer. Arrivé au pouvoir en juillet, le nouveau gouvernement travailliste a promis de mettre le climat «au centre» de sa diplomatie, après les nombreuses critiques sur le manque d’implication au niveau mondial du précédent gouvernement conservateur. Lors de la précédente COP qui se tenait à Dubaï, l’ex-Premier ministre Rishi Sunak n’avait fait qu’un déplacement éclair.

L’Azerbaïdjan, terre de pétrole

Cette année encore, la conférence a lieu dans un pays grand producteur de pétrole et de gaz. Et son président, Ilham Aliev, a assumé son expression de «cadeau de Dieu» pour désigner les hydrocarbures qui ont fait la richesse de l’Azerbaïdjan. Il a rappelé que l’Union européenne lui avait elle-même demandé de fournir plus de gaz, après la crise énergétique de 2022. «Toute ressource naturelle, pétrole, gaz, vent, solaire, or, argent, cuivre : ce sont des ressources naturelles et on ne doit pas reprocher aux pays d’en avoir et de les fournir aux marchés, car les marchés en ont besoin», a assuré Ilham Aliev. Les «médias fake news» des Etats-Unis, «premier producteur mondial» d’énergies fossiles, «feraient mieux de se regarder dans le miroir».

Plus tard dans la journée, l’un des quelques Européens présents, Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois qui assure la présidence tournante du Conseil de l’UE, a appelé à «continuer à faire avancer la transition verte tout en maintenant notre utilisation du gaz naturel, du pétrole et de l’énergie nucléaire».

L’Espagne et Valence, victimes du changement climatique

Le changement climatique «a contribué à la mort de plus de 200 de nos compatriotes. […] La planète nous envoie un signal fort», a fait savoir Pedro Sanchez, chef du gouvernement espagnol, deux semaines après les inondations meurtrières à Valence. «Mais en cette période cruciale pour notre humanité, nous voyons de nombreux gouvernements hésiter et ralentir alors qu’ils devraient accélérer», a-t-il tancé. En ce début de semaine, un nouvel épisode doit toucher l’Espagne. L’Aemet, l’Agence météorologique nationale, a placé ces mardi, mercredi et jeudi une partie des régions de Valence, des Baléares ou encore de la Catalogne en vigilance orange pour de fortes pluies, faisant craindre un retour des inondations.